Politique et diplomatie - Un nouveau style à la Maison-Blanche
L’un des rares moyens qui nous soit présentement donné d’apprécier les intentions de la nouvelle administration démocrate réside dans les déclarations faites par le Président depuis son entrée en fonction. Pour apprécier la tonalité des déclarations du Président Kennedy et l’orientation qu’elles permettent d’augurer, il est intéressant de rapprocher les textes de son message et de sa conférence de presse du dernier message adressé au Congrès par le Président Eisenhower. Dans cette adresse, prononcée le 12 janvier, le Président sortant avait dressé le bilan de son administration et s’était efforcé de caractériser la position des États-Unis dans le monde à la fin de son mandat. Sur ce dernier point, on peut résumer la pensée du Président sortant par cette phrase : « Dans notre détermination de maintenir cette nation (les États-Unis) forte et libre, et d’utiliser nos vastes ressources pour le progrès de toute l’humanité, nous avons guidé l’Amérique jusqu’à des sommets non encore atteints. »
Le Président avait rappelé que lorsqu’il avait pris ses fonctions, le 20 janvier 1953, les États-Unis étaient en guerre et qu’après l’armistice signé en Corée la même année, les Américains auraient connu une ère de paix, malgré les dangers et les crises qui marquèrent cette période. Partout, la poussée du communisme avait été tenue en échec, sauf à Cuba, dont le régime constitue pour les États-Unis une sérieuse raison d’inquiétude.
Sur la politique de défense, le Président s’exprimait ainsi : « Depuis 1953, notre politique de défense a été basée sur l’hypothèse que la situation internationale exigerait de lourdes dépenses militaires pendant une période indéfinie, probablement pendant des années. Dans cette lutte qui va se prolonger, une bonne gestion exige que nous fassions en sorte d’éviter des dépenses exagérées avec autant de résolution que nous devons éviter les dépenses insuffisantes. Chaque dollar dépensé inutilement à des fins militaires diminue notre force totale et par conséquent notre sécurité… Notre infériorité en bombardiers (bomber-gap) que l’on évoquait, il y a quelques années, a toujours été une fiction et il en est de même selon toute vraisemblance de notre infériorité dans le domaine des engins (missile gap) ».
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