Institutions internationales - La négociation de Genève - La revanche du Tiers-Monde - L'Europe et la crise
La « guerre du Kippour » et, au-delà d’elle, le souci de bâtir un équilibre politique (c’est-à-dire transcendant les passions raciales et religieuses) au Proche-Orient, les répercussions sur l’Europe du recours à l’« arme du pétrole » par les pays arabes, l’impact sur les relations interatlantiques des accords américano-soviétiques sur la limitation de certains armements stratégiques, dominaient les préoccupations internationales depuis plusieurs semaines, voire depuis plusieurs mois. Sans doute cette attention était-elle justifiée.
Mais elle conduisait à rejeter dans l’ombre certains événements, importants par eux-mêmes et par leur signification. Le coup d’État chilien a atteint indirectement l’Union soviétique qui, face aux risques d’anarchie impliqués par la non-orthodoxie doctrinale du castrisme, soutenait le Parti communiste chilien qui n’avait pas été affecté par les tentations « maoïstes ». Les dirigeants soviétiques essaient de retrouver leur influence en agissant auprès de Castro lui-même, et c’est ainsi la rivalité russo-chinoise qui s’impose à l’attention dès lors que l’on envisage les possibles développements de l’opération du général Pinochet. M. Brejnev a subi un demi-échec lors de son séjour à New Delhi. Il souhaitait que l’Inde adhérât à son projet de pacte de sécurité asiatique (qui, par le « gel » des frontières, aurait mis un terme aux revendications chinoises sur les territoires contestés de l’Amour et de l’Oussouri), mais il n’a pas obtenu satisfaction. Toutefois, par un accord sur l’utilisation de la base de sous-marins de Visakhapatnam, l’URSS a renforcé son implantation dans le golfe du Bengale.
Ainsi, si l’attention se cristallise sur les événements qui nous concernent directement, la vie internationale ne se réduit pas à eux. Ce n’est qu’une fois cette observation formulée que l’on peut apprécier sainement l’ouverture de la conférence de Genève sur le Proche-Orient et les réunions européennes et atlantiques de Copenhague et de Bruxelles.
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