Février 1974 - n° 330

Conférence de l'ambassadeur de Grande-Bretagne en France à l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) du 3 décembre 1973. L'auteur y définit les objectifs de la politique étrangère de son pays et le rôle qu'il est appelé à jouer dans la construction d'une Europe dont les contours sont certes encore imprécis, mais qui doit être forte et indépendante et au progrès de laquelle la Grande-Bretagne entend œuvrer de façon pragmatique et efficace. Lire la suite

  p. 5-16

Du grand débat sur la réduction des effectifs américains en Europe, nous avons tendance à ne retenir que la partie exposée à notre intention par les déclarations des hommes d'État américains. Il est intéressant de procéder à une analyse de la controverse interne aux États-Unis car elle révèle les raisons profondes d'une politique qui nous apparaît parfois si paradoxale et si ambiguë. C'est à cette analyse que procède l'auteure en s'aidant des rapports du Congrès, de la presse d'Outre-Atlantique et grâce à la connaissance des milieux politiques américains qu'elle a acquise aux États-Unis mêmes. Lire les premières lignes

  p. 17-28

Économiste et historien, Edmund Stillman est responsable à Paris de la division européenne du Hudson Institute. Il a dirigé la rédaction d'une étude parue en 1973 sous le titre L'Envol de la France (Éditions Hachette) qui envisage les perspectives favorables pour l'avenir économique de notre pays. Les points de vue et opinions exprimés par l'auteur n'engagent, il le souligne lui-même, aucune instance officielle, ni même la direction du Hudson InstituteLire les premières lignes

  p. 29-39

Qui menace qui aujourd'hui ? Il est important pour les Européens de répondre à cette question s'ils veulent se doter d'une défense qui ménage leur liberté d'action par rapport aux super-grands et ne soit pas en contradiction avec la détente. Allant à l'encontre des idées reçues concernant « la menace » (The Threat), l'auteur propose ainsi une remise en question des hypothèses de base atlantiques formulées au temps de la guerre froide et qui accusent aujourd'hui un déphasage important par rapport à l'évolution du contexte politique dans lequel se situent les accords soviéto-américains.

  p. 41-58

L'Europe a besoin de garanties pour ses fournitures de matières premières – qui le nierait aujourd'hui ? – comme pour ses débouchés. L'Afrique en demande tout autant pour les recettes qu'elle tire de ses matières premières et pour les investissements qu'elle projette. Asseoir sur ces bases réalistes un nouveau contrat eurafricain avantagerait toutes les parties en cause. La question est d'actualité au moment où se négocie la prochaine convention d'association entre la Communauté économique européenne (CEE) et les pays d'Afrique situés au sud du Sahara, en remplacement de la deuxième Convention de Yaoundé bientôt caduque.

  p. 59-65

En 1972, l'Assemblée des Nations unies avait décidé de convoquer pour avril 1974, à Santiago du Chili, une conférence générale du droit de la mer. Par suite de la défection du Chili, cette conférence s'ouvrira en juin de cette année à Caracas au Venezuela. Faisant le point de la situation en cette matière et évoquant les principaux problèmes auxquels la conférence devra essayer d'apporter une solution, le directeur général adjoint du Centre national pour l'exploitation des océans (Cnexo) donne un aperçu des tendances principales qui se sont dégagées au cours des travaux préparatoires ainsi que des voies de règlement envisagées.

  p. 67-82

Depuis le printemps 1970, époque à laquelle débuta l'escalade des prix et des frets pétroliers, le problème de l'avenir de notre approvisionnement en énergie ne cessait de devenir préoccupant. En octobre 1973, avec la décision des pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de prendre le contrôle total de la vanne d'approvisionnement et de la manœuvrer à leur gré selon l'attitude de leurs clients à l'égard du conflit israélo-arabe, le problème est devenu politique. Clarifier les données de la situation résultant de cette « révolution » et essayer de répondre à la question « Que faire ? », tel est le propos de l'auteur. Son texte reprend, en l'actualisant en fonction des événements connus début janvier 1974, un exposé qu'il avait fait sur ce sujet à l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) quelques semaines auparavant. Lire les premières lignes

  p. 83-107
  p. 109-114
  p. 115-123

La Direction des recherches et moyens d'essais (DRME) a été créée en 1961, donc peu après qu'ait eu lieu la première émission laser (Light Amplification by Stimulated Emission of Radiation) par le Professeur Théodore Maiman et son équipe aux laboratoires de la Hughes Aircraft Company. Cette coïncidence temporelle est à l'origine du rôle essentiel que la DRME tient en France dans l'animation des recherches sur les lasers et plus généralement sur l'optique moderne. Lire la suite

  p. 125-144

Chroniques

La « guerre du Kippour » et, au-delà d’elle, le souci de bâtir un équilibre politique (c’est-à-dire transcendant les passions raciales et religieuses) au Proche-Orient, les répercussions sur l’Europe du recours à l’« arme du pétrole » par les pays arabes, l’impact sur les relations interatlantiques des accords américano-soviétiques sur la limitation de certains armements stratégiques, dominaient les préoccupations internationales depuis plusieurs semaines, voire depuis plusieurs mois. Sans doute cette attention était-elle justifiée. Lire la suite

  p. 145-150

Selon le principe établi de rencontres périodiques entre les plus hautes autorités de la Défense, le ministre des Armées s’est rendu en Union soviétique du 3 au 11 décembre 1973 sur l’invitation du maréchal Gretchko, ministre de la Défense de l’URSS, qui avait lui-même séjourné en France à la fin de l’année 1972. Lire la suite

  p. 151-157

On pouvait attendre des déclarations de M. Kissinger au Conseil de l’Alliance quelques précisions concrètes sur la conception américaine des relations interalliées. En fait, adaptant à l’évolution de la conjoncture l’essentiel des thèmes qu’il avait développés le 23 avril 1973, le secrétaire d’État américain est resté au niveau des principes pour expliquer sa politique en se gardant d’insister sur les questions litigieuses. C’est ainsi que les problèmes concrets de défense – en particulier ceux de la présence des forces américaines en Europe et du partage des charges telles que les pose l’amendement Jackson-Nunn signé le 19 novembre 1973 par le président Nixon – ont été laissés dans l’ombre. Lire la suite

  p. 158-166

Par une décision du 16 mars 1973, le Gouvernement français a apporté son soutien au programme Mirage F1-M53, ce qui a immédiatement entraîné le lancement d’un premier prototype (qui sera suivi d’un second) et l’accélération du programme du réacteur Snecma M53 avec l’objectif de sortir le premier avion de série en 1977. Un vaste programme de coopération internationale est proposé à divers pays européens et à l’Australie pour participer, dès l’origine, au développement et à la production de cet avion. Lire la suite

  p. 167-170

Le DD963 Spruance, premier d’une série de 30 grands escorteurs anti-sous-marins (ASM) dont 16 sont déjà en construction, commandés ou volés, a été lancé le 10 novembre 1973 aux chantiers Litton de Pascagoula (Missouri), chantiers d’ailleurs spécialement construits pour ce programme et celui des Landing Helicopter Assault (LHA) dont il sera parlé plus loin. Les destroyers de la classe Spruance présentent les caractéristiques suivantes : Lire la suite

  p. 171-176

La proclamation de l’indépendance de la Guinée-Bissau par le PAIGC (Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bisseau et des îles du Cap-Vert) a tenu une place importante dans l’actualité pendant le dernier trimestre 1973 et continue à jouer un rôle dans la conjoncture internationale née de la guerre israélo-arabe (guerre du Kippour). Les élections au Portugal, les relations interétatiques dans l’Ouest africain, l’Assemblée générale de l’ONU et la réunion des ministres de l’OUA en ont été influencées. Les pays africains espèrent que la solidarité africano-arabe, née du conflit, permettra d’accélérer la décolonisation du continent ; la vulnérabilité des colonies du Portugal en fait l’objectif le plus facile à atteindre ; or, une brèche serait ouverte dans le système défensif portugais, fondé uniquement sur le droit constitutionnel national, si Lisbonne était amené à reconnaître l’indépendance d’une partie de ses possessions africaines. C’est la raison pour laquelle l’OUA fait porter son effort principal sur la Guinée-Bissau, petit territoire enclavé dans la Guinée et le Sénégal, et ne présentant pas un intérêt économique majeur pour la métropole. Lire la suite

  p. 177-182

Bibliographie

Jean Labayle-Couhat et Henri Le Masson : Flottes de combats - Fighting Fleets 1974  ; Éditions Maritimes et d’Outre-Mer, 1974 ; 528 pages - Georges Vincent

Cet ouvrage, bien connu dans la marine française sous le nom de son premier fondateur, en 1897, le commandant de Balincourt, a maintenant acquis une réputation mondiale et rivalise avec le fameux Jane’s Fighting Ships, édité en Grande-Bretagne. Publié tous les deux ans, l’ouvrage français fait le point des marines du monde en y incluant l’aviation navale, ce facteur si important de la puissance maritime. Depuis 1940, il avait pour auteur Henri Le Masson, de l’Académie de Marine. Notre chroniqueur Jean Labayle-Couhat était associé à sa rédaction depuis 1970. C’est à lui, dorénavant, qu’il incombera en totalité. Lire la suite

  p. 183-184

Karl Kaiser : L’Europe et les États-Unis. L’avenir de leurs relations  ; Éditions Robert Laffont, 1973 ; 250 pages - Claude Delmas

« Ces dernières années… d’irritantes questions sont venues troubler les perspectives américano-européennes. Les problèmes monétaires et commerciaux, les questions de sécurité sont devenus source de division, et les récentes négociations entre l’Europe et l’Amérique ont été marquées d’une note discordante ». Ce sont les premières lignes du rapport que rédigea le professeur Karl Kaiser, de l’Université de Bonn, comme introduction à la conférence européo-américaine qui, en décembre 1972 à l’université de Columbia, réunit des personnalités comme Raymond Aron, Pierre Hassner, George Bail, Stanley Hoffmann, Jacob Javits, Roberto Triffin, Roy Jenkins, Kurt Birrenbach, etc. Lire la suite

  p. 184-184

Jacques Harmand : La guerre antique – De Summer à Rome  ; Puf, 1973 ; 210 pages - Claude Delmas

Considérée ici dans le temps comme les trois derniers millénaires avant notre ère et la première moitié du millénaire suivant, dans l’espace comme les pays de civilisation écrite nés sur les bords de la Méditerranée ou ayant eu des rapports avec elle, l’Antiquité est l’inventrice de la guerre à armées, parallèlement aux expériences contemporaines du monde chinois. « Presque tous les milieux antiques ont été plus ou moins concernés par les invasions, à l’exception du monde grec archaïque et classique » : ceci suffit à préciser l’ampleur du sujet de ce volume. Lire la suite

  p. 185-185

Georges Hourdin : Dieu en liberté (conversations avec Claude Glayman)  ; Éditions Stock, 1973 ; 396 pages - Georges Vincent

Ce qu’on attend généralement d’un journaliste de la presse d’opinion, c’est qu’il se porte à l’avant-garde du combat pour la vérité vers laquelle le lecteur cherche sa voie. Les deux premiers auteurs de la nouvelle collection dirigée par Claude Glayman aux Éditions Stock, Françoise Giroud avec Si je mens… et Jean Daniel avec Le temps qui reste, répondaient bien à cette attente d’authenticité. Tel est également le cas du troisième héros qui réfléchit aujourd’hui sur sa vie : soixante-quinze années d’une vie consacrée depuis l’âge de vingt-sept ans au journalisme et à l’approfondissement de sa foi chrétienne. Lire la suite

  p. 185-186

Gérard Le Quang : La guerre américaine d’Indochine, 1964-1973  ; Éditions Universitaires, 1973 ; 218 pages - André Nolde

Journaliste professionnel, Le Quang a « couvert » la guerre d’Indochine, parfois sur le terrain, mais plus souvent dans les salles de rédaction et dans les couloirs des salles de conférences, depuis 1945 et jusque à y compris les négociations de Paris. Sa connaissance du conflit paraît de ce fait surtout limitée au contenu des communiqués officiels, aux déclarations publiques et aux confidences glanées dans les « milieux bien informés ». Mais de ces matériaux, il tire un bon parti. Il met habilement en scène, à côté des « responsables », le petit peuple vietnamien, les combattants obscurs de l’un ou l’autre camp, les profiteurs, les lampistes et les politiciens. Il réussit ainsi à « créer l’ambiance » pour ceux qui n’ont suivi les événements que distraitement et qui ne savent plus très bien ce qui s’est passé à Khe Sanh (janvier-avril 1968) ou pendant l’offensive du Têt (janvier-septembre 1968). Ce genre d’évocation qui demande de l’imagination et du métier n’est sans doute pas inutile. Elle répond aux besoins de tous ceux qui, pour se « tenir au courant » préfèrent l’image à l’abstraction. ♦

  p. 186-186

Général Fernand Gambiez : Libération de la Corse  ; Éditions Hachette, 1973 ; 318 pages - Georges Vincent

Noël 1942 : trois officiers français « en congé d’armistice » franchissent les Pyrénées près de Bourg-Madame. L’un d’eux, un jeune breveté d’état-major, le commandant Fernand Gambiez, qui appartient à l’Organisation de résistance de l’Armée (ORA) et qui va, dès son arrivée à Alger, après quatre mois de prison à Barcelone, former, avec des garçons venus comme lui de France et partageant son ardeur à reprendre le combat, une unité d’élite qui ne cessera de glaner les hauts faits. Formée à l’école des commandos anglais près d’Alger, imprégnée de leur esprit d’audace, rompue à leurs méthodes d’attaque par surprise et d’embuscade par petits groupes, sa première mission va être de débarquer en Corse pour y prendre le relais des « patriotes » insurgés, y semer la terreur sur les arrières de l’ennemi et le contraindre à évacuer l’île dans une ambiance de déroute. Lire la suite

  p. 187-188

Marcel Pagnol : Le secret du Masque de Fer  ; Éditions de Provence, 1973 ; 348 pages - J. De

Il y a huit ans déjà, Marcel Pagnol avait publié une première édition de cet ouvrage. Mais il ne put se déprendre de son sujet. La correspondance que suscita cette parution, de nouveaux documents, des interprétations différentes l’amenèrent à cette nouvelle édition, parfois rectifiée et surtout plus complète et enrichie de chapitres inédits. Lire la suite

  p. 188-188

Revue Défense Nationale - Février 1974 - n° 330

Revue Défense Nationale - Février 1974 - n° 330

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Février 1974 - n° 330

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