Défense en France - Visite de M. Robert Gallay, ministre des Armées, en Union soviétique - Au Conseil supérieur de la fonction militaire (CSFM) - Le service de la Surveillance industrielle de l'armement (SIAR)
Selon le principe établi de rencontres périodiques entre les plus hautes autorités de la Défense, le ministre des Armées s’est rendu en Union soviétique du 3 au 11 décembre 1973 sur l’invitation du maréchal Gretchko, ministre de la Défense de l’URSS, qui avait lui-même séjourné en France à la fin de l’année 1972.
Le programme des visites était chargé. Après l’Académie des forces blindées à Moscou, l’équivalent de notre école d’application de l’arme blindée et cavalerie de Saumur, ce fut, à Leningrad, l’École navale dont le planétarium, par une attention toute particulière, restituait la configuration céleste de l’année de naissance de M. Galley. En Crimée, les visites se limitèrent à celle de Yalta et, à Sébastopol, à celle des différents monuments et musées commémoratifs de la guerre de 1855 et de la Seconde Guerre mondiale, complétée par un simple tour de la rade militaire à la nuit tombée. Au cours du dîner très cordial qui terminait la journée, interrogé par l’amiral commandant la Flotte de la mer Noire sur l’insistance avec laquelle les sous-marins français suivaient les mouvements des bâtiments soviétiques en Méditerranée, le ministre répondit non sans humour qu’une équipe de sport désirant s’exercer tout en respectant la règle du jeu ne peut s’entraîner que contre une équipe adverse, mais que les marines françaises et soviétiques ne se faisaient pas plus concurrence que le Champagne français et celui de Crimée, dont il avait une coupe en main.
De retour à Moscou, M. Galley obtint, ayant évoqué son passé militaire notamment à la 2e Division blindée (DB), de visiter les installations de la division blindée Taman. À l’issue de cette visite, au cours de laquelle il s’intéressa aux casernements et aux matériels en service et où il reçut en cadeau un modèle réduit de blindé, le ministre a tenu à s’adresser directement à l’unité qui lui rendait les honneurs et il n’a pas caché la forte impression que lui avaient laissée la tenue et la discipline du personnel ainsi que la qualité et l’adaptation au climat et au terrain des matériels et des équipements. Au Musée central des forces armées à Moscou, l’équivalent de nos musées de l’Armée, de la Marine et de l’Air, M. Galley a demandé que l’Union soviétique envoie en France un exemplaire du char T-34, vainqueur de l’offensive de 1944. Ce blindé sera placé aux Invalides aux côtés des autres chars alliés ayant acquis la victoire. Enfin, à l’exposition des réalisations de l’économie nationale soviétique, le ministre a tenu à visiter le pavillon Cosmos, où il a pu évoquer la coopération franco-soviétique en matière de recherche spatiale (1), le pavillon de la chasse – la chasse constitue en effet pour l’Union soviétique une ressource économique non négligeable provenant de l’industrie et du commerce de la pelleterie – et le pavillon de l’électronique, domaine familier au ministre et où il existe également une certaine forme de coopération franco-soviétique. Cette coopération a été évidemment au centre de l’entretien que M. Galley a eu le 7 décembre 1973 avec M. Podgorny, président du présidium du Soviet suprême, les deux hommes d’État ont évoqué les moyens de renforcer l’amitié entre la France et l’URSS et de développer leurs relations.
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