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  • Revue n° 364 Mars 1977
  • Le Mal français

Le Mal français

André Nolde, « Le Mal français  » Revue n° 364 Mars 1977 - p. 177-178
Auteur(s) de l'ouvrage : Alain Peyrefitte Éditions Plon, 176 ; 516 pages

Il y a deux façons de lire ce livre.

Les uns, après avoir reconnu, par une rapide prospection ou par ouï-dire, que le dessein principal, et combien délicieux ! de l’auteur était de mettre en accusation les mentalités et le comportement social et politique des Français (ah ! ce parfum inimitable que nous trouvons à nous-mêmes), convaincus d’autre part d’avoir déjà rencontré ailleurs, dans les innombrables ouvrages du même genre parus ces dernières années, la plupart des thèses présentées, ou leurs contraires, décideront de se contenter de sondages à la recherche des anecdotes inédites, des formules percutantes ou des exemples vécus, en un mot – de toutes ces surprises « ponctuelles » que leur réservent, pensent-ils, le don d’observation, l’agilité intellectuelle et la sincérité parfois brutale d’Alain Peyrefitte. La moisson sera plus abondante que ne l’auraient cru ces lecteurs, le frisson de plaisir leur est assuré.

D’autres, encouragés par la satisfaction retirée de la lecture de Quand la Chine s’éveillera…, impressionnés par le bagage intellectuel et l’expérience politique de l’auteur (à la fois normalien et énarque, diplomate de carrière, député, conseiller général, maire d’une grande ville, sept fois ministre, académicien), décideront de commencer par le commencement et de continuer sans faire d’impasses. S’ils aiment les raisonnements bien conduits et les démonstrations claires, s’ils ont le goût des théories originales et brillantes, ils se sentiront vite comblés et iront jusqu’au bout, pour ne tourner qu’à regret la dernière page.

Ceci dit, les uns comme les autres, resteront, sans doute, quelque peu perplexes à la fin de leur lecture.

Et d’abord, le plan de l’ouvrage, sinon ses intentions, ne sont pas toujours évidents, malgré les efforts de l’auteur pour nous les expliquer dès l’introduction et bien des fois encore par la suite. Les titres des huit parties et des cinquante chapitres n’éclairent pas beaucoup sur leur contenu. L’auteur saute sans cesse de l’actualité à l’histoire et de celle-ci à la prospective. Les composantes du mal français – pouvoir, centralisation, bureaucratie, administration – sont convoquées à la barre des accusés pêle-mêle, tantôt séparément, tantôt ensemble. Plaidoyers et réquisitoires s’enchevêtrent. On a parfois quelque mal à s’y retrouver.

Une thèse centrale s’impose cependant avec insistance ; non seulement une des huit parties du livre, intitulée « Le mal romain », lui est entièrement consacrée, mais elle resurgit dans presque tous les chapitres. Cette thèse fait remonter l’origine du « mal français », qui est essentiellement un refus d’épouser son temps, au Concile de Trente, à la Contre-Réforme et à Louis XIV. Ce mal serait un cas particulier du « mal latin » ou « romain ». commun aux pays catholiques d’Europe, qui ont refusé de s’engager dans la « voie du développement » ouverte par les pays protestants nordiques, et qui sont restés empêtrés « dans les rets d’une société hiérarchique et administrative ». Cette société les a empêchés de progresser autrement que sur ordre. Elle a engendré « les cloisonnements, les rigidités, les blocages, les déséquilibres… » que nous constatons aujourd’hui et qui sont fermement maintenus par la faute d’une technocratie, assurée, tout comme l’était jadis la hiérarchie ecclésiastique, de travailler pour faire, au besoin malgré eux. le salut des Français.

Cette thèse n’est certes pas nouvelle. Mais dans l’ouvrage d’Alain Peyrefitte elle est développée avec adresse et étayée à l’aide des découvertes les plus récentes de la science historique. Les processus mentaux de l’auteur le font apparaître comme un véritable magicien de cette sorte de « Jeu des chiffres et des lettres » qui en l’occurrence consisterait à combiner des dates et des faits historiques pour en tirer par d’étonnants artifices des conclusions inattendues, astucieuses, séduisantes, sinon toujours convaincantes. Tant d’habileté contribue à la perplexité du lecteur.

Enfin, celui-ci éprouvera peut-être un certain malaise à constater le réel acharnement qu’Alain Peyrefitte met à dénoncer les défauts de la société française. Cela passerait peut-être inaperçu, s’il se mêlait de temps en temps à cette condamnation quasi systématique, un peu de chaleur humaine et de sympathie. S’il en éprouve, au fond de lui-même, et il ne peut tout de même pas en être autrement, assez curieusement il ne le fait guère apparaître. Une froide objectivité semble être sa règle quand il parle des Français.

Certes ! il admet, dans la dernière partie « Esquisse d’une thérapeutique » de son livre, qu’un espoir subsiste de nous voir nous engager dans « la voie du développement », mais à condition que nous réformions de fond en comble notre mentalité au point de… cesser d’être nous-mêmes. Dans l’état actuel des choses, la thérapeutique susceptible de guérir le mal français, paraît singulièrement manquer de points d’appui dans la société française telle que la voit Alain Peyrefitte.

Quoi qu’il en soit, cet ouvrage d’une exceptionnelle densité, d’une érudition quasi universelle, d’une grande sérénité, pétillant d’intelligence et d’esprit, permet de classer définitivement Alain Peyrefitte parmi les moralistes les plus éminents de notre époque. Il récusera peut-être cette épithète de moraliste ; mais comment qualifier autrement cette « tentative d’échapper à la loi des genres », qui ne veut être « ni des Mémoires, ni une étude historique, ni un traité de sociologie ou de psychologie collective, ni un manifeste politique » et qui participe cependant peu ou prou à ces différentes disciplines ?

L’élégance du style d’Alain Peyrefitte et le goût toujours vif qu’il éprouve pour l’action, le rattachent, malgré lui peut-être, à la meilleure tradition d’un genre qui a fait, plus qu’aucun autre, la réputation de la littérature française. L’Académie française ajustement reconnu cet exceptionnel talent. ♦

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