Défense dans le monde - Le réveil islamique en Malaisie - L'affaire de l'Iran Ajr
Le renouveau de l’islam, qui concerne la communauté mondiale des 800 millions de musulmans, touche évidemment l’Est et le Sud-Est du continent asiatique où vivent 500 M d’entre eux. La Malaisie, peuplée de plus de 16 M d’habitants, a adopté une Constitution dans laquelle l’islam, pratiqué par 51 % de la population, est considéré comme religion d’État, bien que la liberté confessionnelle soit reconnue aux composantes ethniques non malaises (Chinois, Indiens). À ce titre, elle n’échappe pas aux influences de l’intégrisme musulman.
C’est à la fin de l’occupation japonaise (1945) qu’a commencé le réveil islamique. Son développement s’est accéléré après 1977, à partir des États du Kelantan et de Terrenganu de la côte orientale de la Malaisie péninsulaire, où les musulmans constituent près de 95 % de la population. Il a été principalement promu par le Parti islamique malais (PAS), fondé en 1951 et actuellement parti majeur de l’opposition. Le PAS, qui ne dissimule guère son admiration pour les thèses iraniennes, est contrôlé depuis sa crise interne de 1983 par de jeunes radicaux qui rêvent de faire de la Malaisie un État islamique. L’islam militant, dont se réclame ce parti, prend progressivement une coloration extrémiste et considère que la doctrine du Prophète a été « dénaturée » en Malaisie. Se montrant de plus en plus actif et agressif, il représente pour l’UMNO (United Malay National Organization), le parti au pouvoir, un bouillon de culture révolutionnaire.
Depuis l’affrontement sanglant, fin novembre 1985 dans le Nord-Kedah, entre les forces de l’ordre et un groupe de fanatiques musulmans lors de l’arrestation d’un chef religieux, il ne s’est pas produit d’incident majeur. Mais le modèle de l’intégrisme musulman d’origine iranienne et la lente campagne de subversion développée par le PAS continuent à représenter un facteur d’inquiétude au sein d’une société malaisienne généralement tolérante. En effet, alors que jusqu’à présent le courant fondamentaliste touchait essentiellement les couches de la paysannerie pauvre des États les moins développés du Nord de la Malaisie et le monde des petits commerçants, il gagne désormais les universités de Kuala Lumpur où les jeunes se montrent réceptifs aux valeurs intransigeantes de l’islam originel (le port du voile par les jeunes filles, par exemple, est un problème relativement récent). Par ailleurs, beaucoup d’étudiants qui ont poursuivi leurs études à l’étranger (États-Unis notamment) réfutent, paradoxalement, les valeurs occidentales et procèdent à un retour aux sources. D’autres, qui ont subi l’influence de certains pays frères, ne se trouvent plus en accord avec leur environnement.
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