Politique et diplomatie - Les entretiens de Vladivostok
Les 23 et 24 novembre, Gerald Ford et Leonid Brejnev, Henry Kissinger et Andreï Gromyko avec quelques experts se sont entretenus dans la région de Vladivostok. Alors que l’on ne dispose d’autres informations que d’un communiqué, à vrai dire assez vague, les commentateurs parlent les uns de « triomphe », les autres de « mystification ».
Que peut-on dire à ce propos qui permette d’apprécier la signification et par conséquent la valeur des entretiens de Vladivostok.
1° Une première remarque s’impose. La rencontre des 23 et 24 novembre fait partie du système des nouveaux rapports internationaux mis en place par Richard Nixon et Henry Kissinger ; système nouveau, dans la mesure où il comporte des consultations ou des confrontations périodiques avec les adversaires d’hier et les partenaires-concurrents d’aujourd’hui. La rencontre de Vladivostok constitue à cet égard l’un des fils de la toile que Richard Nixon et Henry Kissinger ont tissée entre Washington et Moscou, comme entre Washington et Pékin. L’intérêt de ces rencontres pour les hommes d’État responsables du destin des trois pays, c’est qu’elles leur permettent, en dehors des temps de crises aiguës où le « télétype rouge » permet d’assurer les liaisons nécessaires, d’évaluer l’état d’esprit des partenaires et, dans la mesure du possible, de faciliter par une impulsion politique la solution des problèmes litigieux. Si telle est bien la signification essentielle de ces rencontres, si elles doivent être intégrées dans un processus continu et à long terme de consultations entre des États qui ne peuvent sacrifier leurs objectifs majeurs mais qui doivent composer avec des intérêts contradictoires, on perçoit mieux ce qu’il est permis d’en attendre et ce qu’il est vain d’en espérer.
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