Asie - Hong Kong : les jeux sont faits
Les autorités de Pékin ont désigné, en décembre 1996, le chef de l’exécutif de la future région administrative spéciale de Hong Kong qui succédera à l’actuel gouverneur britannique, puis nommé ce qui servira d’organe législatif à compter du 1er juillet 1997. Ce que sera Hong Kong après cette date est maintenant clair. Les quelques mois qui restent ne devraient pas voir de bouleversements importants. Le bras de fer entre le dernier gouverneur et les autorités de Pékin, qui avait animé la vie politique de la colonie depuis 1992, se termine par une victoire complète du gouvernement chinois.
La Chine s’était engagée, en 1984, à ce que Hong Kong soit dirigé par les Hongkongais. Pour ces derniers, cela voulait dire que leurs dirigeants seraient librement choisis par eux. Après plusieurs années d’immobilisme, puis le choc des événements de 1989, les Britanniques, en la personne du nouveau gouverneur Christopher Patten, en 1992, ont commencé à doter le territoire d’institutions relativement démocratiques supposées rester en place après la rétrocession. Des élections libres ont été organisées et plusieurs partis politiques sont nés. Pour Pékin, cela était intolérable, d’autant plus que les partis réclamant la démocratie sont devenus immédiatement majoritaires. En fait, les autorités chinoises ne sont pas disposées à laisser survivre à Hong Kong un pôle critique de leur régime. En outre, il est apparu clairement que la formule « les Hongkongais dirigés par des Hongkongais » signifiait simplement qu’il s’agirait de personnalités choisies par Pékin.
La contre-offensive du gouvernement chinois s’est déroulée progressivement pendant toute l’année 1996. En janvier, s’est tenue à Pékin la première réunion d’un comité préparatoire de la région administrative spéciale de Hong Kong, formé de personnalités de cette ville et de la république populaire de Chine. Le 24 mars, ce comité préparatoire vota un texte prévoyant la dissolution du Conseil législatif (Legco) en juillet 1997. Une partie de celui-ci avait été élue au suffrage direct en 1995, malgré les pressions de Pékin. Un seul membre du comité préparatoire, Frederick Fung, vota contre. Il fut immédiatement annoncé qu’il ferait l’objet de sanctions, notamment qu’il ne ferait pas partie des prochaines institutions. Le 1er avril, le comité préparatoire soumit une liste de dix demandes au gouvernement de Hong Kong, dont le droit de faire sa publicité sur les chaînes de radio et de télévision. Le 1er mai, le gouvernement céda sur neuf des dix points réclamés par le comité préparatoire (sauf sur la durée de présence de ce dernier sur les chaînes de radio et de télévision).
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