Politique et diplomatie - Paix américaine au Moyen-Orient ?
L’accord intérimaire israélo-égyptien (1) paraphé le 1er septembre 1975 et signé le 4 ne constitue pas une surprise. Depuis que le Secrétaire d’État des États-Unis avait engagé son prestige personnel et celui des États-Unis dans un rôle d’intermédiaire sinon de médiateur, on pouvait escompter qu’il réussirait. L’échec de sa deuxième tentative de rapprochement entre Le Caire et Jérusalem au mois de mars 1975, si pénibles qu’en aient été les conditions, ne signifiait pas et ne pouvait signifier qu’il abandonnait sa mission. Ainsi que je l’ai écrit à plusieurs reprises, le Président Ford et le parti républicain affaibli par l’élimination de Richard Nixon, Henry Kissinger à titre personnel, avaient besoin d’un succès diplomatique majeur après la faillite de la politique américaine au Vietnam, au Cambodge et au Laos (2). Ce succès, les États-Unis devaient et pouvaient l’obtenir au Moyen-Orient. Ils le devaient pour des raisons psychologiques, l’opinion américaine étant infiniment plus sensible aux problèmes posés par les relations d’Israël avec ses voisins, par les relations des États-Unis avec les pays arabes exportateurs de pétrole et accessoirement par les droits des Palestiniens qu’à tout autre problème international. Ils le pouvaient, car une analyse de la situation faisait apparaître que Washington seul, détenait les clés permettant de sortir de l’impasse.
En premier lieu, c’est de l’appui américain, donc de la volonté américaine, que dépendait, que dépend toujours, la sécurité d’Israël en cas de conflit. C’est de Washington qu’Israël attend l’aide financière et l’assistance technique qui lui permettent de développer son économie tout en augmentant ses capacités militaires. Le gouvernement américain avait donc les moyens de faire accepter par le gouvernement israélien, puis par la Knesseth et par la majorité de l’opinion israélienne les termes d’un accord qui, excluant la reprise des hostilités sans limitation de durée, constitue un premier pas vers un règlement global.
En second lieu, l’Égypte, qui après la guerre du Kippour avait pour les Arabes ouvert la voie des négociations, avait alors perçu deux évidences :
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