Politique et diplomatie - Armements et politique
J’ai, dans un précédent article (1), tenté de montrer les implications des choix politiques qu’a faits le Parlement français depuis un certain nombre d’années. Aussi bien l’opposition que la majorité ont manifesté leur volonté de voir le gouvernement français, quel qu’il soit, pratiquer une politique étrangère indépendante. Cela ne signifie pas, bien entendu, que l’opposition et la majorité soient d’accord sur le contenu de cette politique, ni que du côté de la majorité comme du côté de l’opposition il y ait unanimité. On peut toutefois observer qu’une fois dépassées les querelles de mots qu’impose le combat politique, il y a probablement sur la substance un moindre désaccord qu’il n’y paraît.
L’intention de mon article était, en commentant certains propos récents du Premier ministre, de montrer que la politique « d’indépendance nationale » — que la majorité des Français souhaite voir maintenue — suppose une autonomie de la défense et qu’une défense autonome suppose une production d’armement dont une partie doit être exportée. Sans exportations d’armement il ne peut y avoir d’industrie nationale d’armement, sans industrie nationale d’armement il ne peut y avoir de défense autonome, sans défense autonome il ne peut y avoir de politique étrangère indépendante. Cette expression logique de rapports économiques et politiques n’épuise pas bien entendu le sujet et conduit à se poser d’autres questions.
Le lien que l’on établit entre capacité de défense autonome et capacité d’indépendance en matière de politique étrangère demeure-t-il une réalité dans une situation internationale où prévaut la dissuasion nucléaire ? En d’autres termes, est-il nécessaire pour pouvoir pratiquer une politique étrangère indépendante de disposer d’une capacité de défense autonome dès lors que la dissuasion réciproque interdit pratiquement l’emploi des armes nucléaires et, par conséquent, écarte le risque de conflit entre ceux qui les possèdent ? Puisque la guerre est pratiquement exclue (dans la zone où prévaut la dissuasion) en quoi l’existence d’une capacité de défense autonome intervient-elle à titre de condition indispensable à l’exercice d’une politique indépendante ?
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