Cette seconde édition de Gallieni au Tonkin arrive à son heure. C’est en effet, rédigé par lui-même, l’histoire de la pacification de la Haute région du Tonkin que le général Gallieni a voulu présenter aux coloniaux, pour qu’ils y trouvent une directive et un modèle. Le récit coloré permet de suivre l’esprit de suite, l’effort constant, malgré les difficultés rencontrées, la fatigue physique, la lutte contre les éléments, les pertes en hommes et matériel, choses normales pour les coloniaux de cette époque. Perfectionnant les méthodes de ses prédécesseurs, le colonel Gallieni sut orienter tous les efforts par des instructions claires ; la « tache d’huile » aboutit à la disparition des bandes de pillards qui ruinaient la Haute région du Tonkin.

Les annexes donnent les principes de pacification et d’organisation. Ces principes, suivis en Indochine, à Madagascar puis au Maroc par le maréchal Lyautey, élève prestigieux de Gallieni, ont toujours donné les résultats recherchés. Dans des pays où les guérillas existent, on peut tenter d’agir sur les chefs ; c’est ce que tentèrent, sans succès, les prédécesseurs de Gallieni. Une autre solution est d’agir sur la population pour rendre le pays réfractaire à la guérilla. C’est cette dernière méthode qui a fait ses preuves chaque fois qu’elle a été employée. Il est hors de doute qu’appliquée avec discernement dans la période actuelle, elle serait couronnée de succès, et prouverait l’excellence des principes posés par le grand colonial et le grand Français qu’était Gallieni.