En 1962 et après la guerre d’Algérie où les garnisons s’étaient vidées en grande partie, les FFA retrouvent un rôle important en étant subordonnées à l’Otan. Dès 1966, les FFA ont constitué un système militaire spécifique avec de grosses garnisons disposant de nombreux moyens, y compris pour les familles des cadres vivant dans un « entre-soi » totalement séparé de la population allemande.
Histoire militaire - Les Forces françaises en Allemagne (FFA) – 3e partie : les FFA de la guerre d’Algérie à la réforme Lagarde (1955-1977)
Military History—French Forces in Germany—Part 3: From the Algerian War to the Lagarde Reform (1955-1977)
In 1962, after the war in Algeria, where garrisons has in large part been vacated, the French forces in Germany (Forces françaises en Allemagne—FFA) found an important role through being attached to NATO. From 1966, the FFA created a special military structure based on huge garrisons with extensive facilities, including those for officers’ families who lived in a self-contained bubble quite separate from the German population.
Devenues FFA en 1955, directement subordonnées à l’Otan, les forces françaises d’outre-Rhin vont être rapidement rattrapées par une logique franco-française, la guerre d’Algérie. En mars 1956, le président du Conseil, Guy Mollet, décide l’envoi du contingent en Algérie, le rappel des disponibles et l’allongement du service militaire à 24 mois. Les quartiers des FFA se vident en moins de quinze jours, le parc blindé est placé en position de stockage de longue durée et ce qui était le fleuron des grands commandements français est devenu une sorte de coquille vide. L’armature de commandement est conservée, mais beaucoup d’unités ne sont que des unités-cadres ou, au mieux, des centres d’instruction. Il demeure néanmoins un certain nombre de régiments de tirailleurs, notamment marocains, conservés pour permettre aux engagés indigènes de pouvoir atteindre une ancienneté de quinze ans de services, afin de pouvoir bénéficier d’une retraite à jouissance immédiate et à taux plein. La République est bonne fille ! Ces formations n’étaient, bien évidemment, pas employables en Algérie.
Ces décisions ont été prises en plaçant l’Otan devant le fait accompli, aucune sorte d’autorisation n’a jamais été formulée vis-à-vis du commandement otanien (1), mais le gouvernement français s’engageait au plus vite à restaurer une certaine capacité opérationnelle aux FFA. Le 2e Corps d’armée (CA), stationné à Coblence continua à fonctionner, et ce fut cet état-major qui servit de « laboratoire » pour la définition de la nouvelle organisation des futures grandes unités françaises, la division 59, compromis bancal entre le tactiquement souhaitable et le budgétairement possible compte tenu du boulet représenté par l’engagement militaire en Algérie.
Après le putsch d’avril 1961 à Alger, les états-majors de brigades furent rétablis au sein des FFA au nombre de six, réarmés en personnel avec comme mission, l’accueil et le redéploiement en Allemagne des premières unités rapatriées d’Algérie, à compter de l’été 1961. Trois grandes décisions furent entérinées, qui allaient durablement marquer l’avenir des FFA :
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