En moins d’une semaine, Israël évacuait la totalité des 21 colonies installées depuis 38 ans dans la bande de Gaza occupée lors de la guerre des Six jours en 1967, ainsi que 4 colonies isolées au Nord de la Cisjordanie. Achevée le 23 août 2005, cette opération, montée et mise en oeuvre unilatéralement par l’État hébreu, représente un pas en avant accueilli avec satisfaction générale par la communauté internationale. Toutefois, force est de constater que le chemin de la paix demeure long et plein d’embûches.
Réflexion à propos du plan de désengagement israélien
Bande de Gaza
Après avoir mené plusieurs combats internes et obtenu toutes les approbations nécessaires, le gouvernement israélien entamait, à la date prévue, la mise en œuvre du plan de désengagement unilatéral, présenté il y a un peu plus d’un an par M. Ariel Sharon. Incontestablement, il s’agissait d’une opération sensible et douloureuse, touchant 9 000 colons qui s’étaient établis dans ces terres palestiniennes sous occupation depuis la fin de la guerre, en juin 1967. Dans ce contexte, les implications de ce pas en avant méritent à bien des égards lecture et analyse lucides.
Une décision purement unilatérale
Contrairement à l’exemple de la colonie de Yamit au Sinaï, évacuée en 1982 en application du Traité de paix avec l’Égypte signé en 1979, l’évacuation des implantations de la bande de Gaza et du nord de la Cisjordanie ne dépendait d’aucun accord politique. Elle relevait d’une décision prise par la force occupante. En réalité, le plan de désengagement partait de l’idée de base qu’il n’existait pas de partenaire palestinien. Au moment où le plan a été conçu, ni la présidence ni le gouvernement palestinien n’étaient considérés par le gouvernement Sharon comme un interlocuteur valable. Consigné dans ce qui restait de ses bureaux à Ramallah, le président de l’Autorité palestinienne, feu Y. Arafat, était déclaré hors jeu. Il n’était plus accepté dans les pourparlers ou les rencontres politiques. Quant au Premier ministre palestinien, dont la création du poste avait été exigée à la fois par les Israéliens et les Américains, sa situation n’était pas meilleure. Mis à part la courte période durant laquelle Mahmoud Abbas présidait le gouvernement, l’État hébreu semblait ne plus accorder le même traitement et enthousiasme à l’égard de son successeur, Ahmed Quraï.
Dans ces circonstances, nous étions purement et simplement en présence d’une décision unilatérale d’Ariel Sharon, qui n’avait été précédée de négociations avec le représentant de la partie occupée. La « coordination » établie entre les responsables israéliens et palestiniens de la sécurité, ne faisait pas partie du plan original et ne dépendait d’aucun traité de paix. Il s’agissait plutôt d’une exigence pratique tendant à assurer la mise en œuvre du plan dans les meilleures conditions. Ainsi, les forces de sécurité palestiniennes étaient-elles autorisées à se déployer à proximité de colonies de Gaza pour empêcher n’importe quel incident ou agression susceptible de perturber le bon déroulement de l’opération.
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