Un groupe de travail du Comité d’analyse et de réflexion sur l’actualité (CARA) de l’association des auditeurs de l’IHEDN (AAIHEDN) a analysé le problème de l’articulation entre l’Union européenne (UE) et l’Otan. Ce texte constitue une brève synthèse de cette analyse en présentant des recommandations concrètes sur les questions suivantes : puisque l’UE a adopté une politique européenne de sécurité et de défense (PESD) autonome, comment la mettre en œuvre dans le contexte de la relation transatlantique ? En particulier, comment s’assurer qu’une position définie en commun en matière de PESD sera bien défendue au sein de l’Alliance atlantique par les pays qui appartiennent aux deux organisations ? Faut-il prévoir également une structure particulière de dialogue entre l’UE et les États-Unis ?
Défense européenne, UE et Otan
European defence, EU and NATO
A working group of the Analysis and Current Affairs Study Committee (CARA) of the IHEDN alumni association (AAIHEDN) has analysed the problem of the working relationship between the EU and NATO. This text is a précis of that analysis, presenting firm recommendations on answers to the following questions:
• Since the EU has adopted an autonomous European Security and Defence Policy (ESDP), how can this be implemented in the context of the transatlantic relationship?
• More particularly, how can we be assured that that an agreed, common ESDP position will be supported within the NATO context by countries which belong to both organisations?
• Do we also need to plan for a specific structure for dialogue between the EU and the United States?
D’autres travaux du CARA (1) ont montré que la politique et la stratégie européennes ne sauraient se limiter à la relation transatlantique et que l’Europe n’avait pas le choix : elle se doit de devenir un véritable « producteur de sécurité ».
En effet, nos intérêts économiques, culturels et diplomatiques ne sont pas ceux des États-Unis même s’ils sont basés sur des valeurs fondamentales (démocratie et droits de l’homme) largement partagées par les nations des deux rives de l’Atlantique, et cette proximité, qui se traduit souvent par des coopérations dans le contrôle des tensions internationales, ne saurait faire minimiser les divergences d’appréciation, les désaccords sur les méthodes non plus que les jeux de coopération/conflit dans de multiples domaines d’action. L’Histoire récente le montre : accord pour lutter contre le terrorisme mais désaccord entre certains États membres de l’UE et les États-Unis sur l’action en Irak ; divergences dans le positionnement vis-à-vis des nouvelles puissances que sont la Chine ou l’Inde ; visions différentes de la construction d’un monde meilleur, y compris pour le contrôle des crises et pour la politique de défense la plus apte à améliorer la sécurité globale dans les prochaines décennies.
La prise en compte de ces défis a conduit à adopter des politiques différentes : en Europe la Stratégie européenne de sécurité de 2003, aux États-Unis la Stratégie nationale de sécurité de 2002 et ses modalités adoptées et à venir. Ces différences proviennent entre autres des leçons que les Européens ont apprises en ex-Yougoslavie, et de celles que les Américains ont tirées du 11 septembre 2001. Ainsi sommes-nous tous sortis du monde simple de la guerre froide, mais nous ne saurions pour autant nous laisser entraîner dans un unilatéralisme conduit par les seuls intérêts des États-Unis. Oui au partenariat, non à l’alignement !
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