L’Union européenne a pris conscience de la gravité de la menace du terrorisme et des armes de destruction massive (ADM) et s’est donnée une stratégie pour s’en prémunir, en particulier dans le Bassin méditerranéen. L’auteur esquisse un bilan contre ces fléaux.
La sécurité dans le Bassin méditerranéen : terrorisme et armes de destruction massive
Security in the Mediterranean basin: terrorism and weapons of mass destruction
The European Union has appreciated the gravity of the threat from terrorism and weapons of mass destruction, and has adopted a strategy for keeping up its guard, particularly in the Mediterranean basin. The author reviews what is being done to meet these scourges.
Le terrorisme et les armes de destruction massive (ADM) apparaissent aujourd’hui comme les principales menaces pour la sécurité dans le Bassin méditerranéen. Tous les pays du Partenariat euro-méditerranéen sont potentiellement ou effectivement concernés par des attentats ou des phénomènes de prolifération. La Stratégie européenne de sécurité, adoptée lors du Sommet de Bruxelles en décembre 2003, a établi la nouvelle hiérarchie des risques qui pèsent sur l’Union ; dans un ordre qui ne laisse aucune place au hasard : d’abord le terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive (ADM) puis les conflits régionaux, la déliquescence des États et enfin la criminalité organisée (1). Ce diagnostic sécuritaire s’applique au Bassin méditerranéen. Ainsi, le Partenariat stratégique entre l’Union européenne (UE) et la région méditerranéenne évoque successivement les conflits régionaux, le terrorisme, la prolifération des ADM et la criminalité organisée (2). La stratégie de l’UE contre la prolifération des armes de destruction massive, part du constat que « la sécurité en Europe est étroitement liée à la stabilité du Bassin méditerranéen » et recommande qu’on « accorde une attention particulière au problème de la prolifération » (3).
Depuis plusieurs années, les liens entre terrorisme et ADM sont légion. Les premières mesures du troisième pilier prises au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 établissaient déjà des rapports entre le terrorisme et la menace que représente la détention éventuelle d’armes de destruction massive par des groupes terroristes. Les dirigeants européens envisagent désormais un scénario effrayant où l’on verrait ces groupes acquérir ce type d’armes et infliger des dégâts d’une ampleur qui, il y a peu, était à la seule portée d’États ou d’armées.
En dépit de cette actualité, le terrorisme et la prolifération restent des sujets de discussion sensibles et récents au sein du Partenariat. Si les Européens acceptent depuis Maastricht d’aborder ces thématiques, certaines capitales méditerranéennes n’ont pas pour tradition de parler ouvertement de sécurité intérieure. Les Européens eux-mêmes progressent très lentement sur ces sujets. Toutefois, depuis la Conférence de Valence (avril 2002), tous les protagonistes s’accordent à dire qu’il faut désormais passer outre l’obstacle rédhibitoire de la souveraineté. Les attentats à répétition et la guerre en Irak constituent un momento politique que les pays du Partenariat désirent exploiter. La conjoncture et la pression internationale incitent plus que jamais tous les États membres à réaliser des avancées diplomatiques, voire opérationnelles. Ainsi, le terrorisme et la prolifération constituent deux sujets figurant en tête de l’agenda euro-méditerranéen. Cependant, s’ils occupent le devant de la scène pour des raisons politiques, ces deux fléaux ne sont que deux sujets, parmi tant d’autres, au sein du Partenariat.
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