Chaque année, 67,5 % d’une classe d’âge se révèlent être en grande difficulté scolaire, sociale et professionnelle. Trois mondes, trois cultures à travers les Armées, l’Éducation nationale et l’Emploi se sont unis pour apporter expériences, moyens et savoir-faire pour enrayer la spirale infernale de la déliquescence d’une partie de notre jeunesse. L’EPIDe, surgi du néant voici deux ans, commence à trouver son chemin et justifie la pertinence du concept. Alors qu’un plan de sauvetage des banlieues est annoncé, il paraît intéressant de faire un premier bilan de ce dispositif généreux.
Défense 2e chance
Defence, a second chance
Each year some seven per cent of school leavers in France find themselves at great educational, social and professional disadvantage. The three different worlds, three different cultures, of the Armed Forces have come together to offer their experience, means and know-how to young people in an effort to halt the spiral of decline in which many are caught up. The EPIDe, a state organisation that grew out of nothing some two years ago, is beginning to produce results in this field. At a moment when a plan to help the ‘sensitive’ suburbs, the banlieues, has been announced, it seems interesting to take a first look at what this very worthwhile scheme has achieved.
Sur les 800 000 jeunes français participant à la Journée d’appel et de préparation à la défense (JAPD), 60 000 ne maîtrisent la lecture ni l’écriture. Certains d’entre eux sont simplement en échec scolaire ; d’autres de surcroît sont en voie de marginalisation sociale, et il n’existe que peu de structures adaptées à leur intégration sociale et professionnelle. Le Premier ministre dans son discours de politique générale, en juin 2005, annonçait un plan de cohésion sociale pour enrayer la spirale infernale de la déliquescence d’une partie de notre jeunesse. Par ordonnance du 2 août 2005, un établissement public administratif, dénommé « Établissement Public d’Insertion de la Défense » (EPIDe), était créé. Le ministère de la Défense a, compte tenu de son expérience, manifesté tout de suite sa volonté de conduire le projet, en partenariat avec le ministère de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement qui apporte le financement. Le ministère de l’Éducation nationale, quant à lui, apporte au dispositif son savoir-faire et ses moyens.
Le cœur du projet de l’EPIDe est d’assurer l’insertion sociale et professionnelle de jeunes adultes volontaires de 18 à 21 ans, au terme d’un parcours éducatif global, la formation dispensée contribuant à la durabilité de l’insertion. Le montage juridique retenu vise à transposer au secteur civil les ingrédients du succès que connaissent les armées dans le domaine de l’intégration sociale et professionnelle, en assurant une formation, en liaison étroite avec les différents acteurs de l’éducation, de l’insertion professionnelle et de l’entreprise, dans des domaines du comportement, des valeurs des acquis scolaires fondamentaux et des qualités nécessaires pour accéder à l’emploi. Le modèle retenu est original en ce qu’il s’appuie sur le volontariat des jeunes, propose une pédagogie nouvelle, dans le cadre d’un internat, et une offre globale de services pour aider les volontaires dans leur démarche d’insertion.
Accueillir 20 000 jeunes volontaires d’ici 2008 et ouvrir le premier centre opérationnel seulement deux mois après la promulgation de l’ordonnance créant l’établissement était le défi posé à l’origine, avec pour seul viatique l’expérience des armées acquise depuis 1961 à travers le service militaire adapté, les anciens militaires et les moyens financiers du ministère de l’Emploi.
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