Au cours de l’année 2007, l’Occident a été victime de vagues successives de cyberagressions. Dans le rapport de force victimes-coupables désignés, semble se redessiner une logique de « blocs », réminiscence de la guerre froide. Ces agressions doivent-elles être perçues comme des atteintes à la souveraineté des États ou sont-elles l’œuvre de la cybercriminalité ? De la réponse à cette question dépendra le niveau de réaction mis en œuvre.
Cybercriminalité, recours à la force, attaque armée
Cybercrime, the resort to force and armed attack
During 2007 the West was the victim of successive waves of cyberattacks. In the balance of power between victims and the supposedly guilty, a logic of ‘blocs’ reminiscent of the Cold War seems to be emerging. Should these attacks be seen as aimed at states’ sovereignty or are they the work of cybercriminals? The answer to that question will indicate the level of reaction called for.
L’année 2007 fut riche en événements qui mirent en émoi le monde de la sécurité informatique, de la sécurité et de la défense nationale des plus grandes nations de ce monde.
Au mois d’avril des vagues successives de cyberattaques prennent pour cible, et touchent, l’Estonie (1). Les agressions durent plusieurs semaines et s’en prennent aux institutions publiques, banques, entreprises. Il semblerait qu’elles soient le prolongement immédiat d’un conflit ayant éclaté et dégénéré en émeutes entre les communautés russe et estonienne du pays.
Au mois de juin, les États-Unis déclarent avoir été victimes d’agressions menées contre les systèmes d’information du Pentagone. Au mois d’août, c’est au tour de l’Allemagne d’annoncer que les systèmes d’information du gouvernement auraient été piratés. En août et septembre, la France dit avoir fait l’objet d’agressions contre les systèmes d’information de l’État, la défense nationale parlant « d’affaire sérieuse ». Entre septembre et décembre, le Royaume-Uni annonce avoir été victime d’agressions à grande échelle, touchant les systèmes des grandes entreprises, des banques, des services de sécurité du pays, des ministères. Au mois d’octobre, les États-Unis dénoncent de nouveau des attaques coordonnées contre des laboratoires sensibles : Oak Ridge National Laboratory, Los Alamos National Laboratories (2).
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