La nécessité croissante, pour l’Armée de terre, de maîtriser des situations d’engagement asymétriques, fait l’objet de réflexions de la part des industriels pour répondre au mieux aux besoins opérationnels évoluant par les retours d’expérience. Cet article présente les solutions développées par le groupe Safran pour « numériser » le fantassin et développer plus généralement la « vétronisation », clés d’une meilleure intégration du segment sol dans la coordination aéroterrestre.
Numérisation du fantassin et des véhicules
Digitizing warfighters end vehicles
Defence manufacturers are looking at the best ways of meeting the operational requirements that have emerged from lessons learned in asymmetric engagements. This article describes the solutions worked out by the Safran group to ‘digitize’ the infantryman and develop vehicle electronics (vetronics), keys to a better coordination of the ground segment in air/land operations.
L’évolution rapide de la situation internationale incite les industriels de défense à suivre avec attention le besoin opérationnel de nos armées. Du retour d’expérience (Retex) tiré de la délicate gestion des situations asymétriques contemporaines, ils concluent que la coordination entre, d’une part, des forces au sol fragiles et diluées au sein des populations civiles, d’autre part des feux aériens brutaux et peu réversibles, est devenue une condition de succès, voire de survie. Or si d’importants efforts ont été entrepris pour améliorer l’efficacité des munitions, des armes et des vecteurs aériens, les industriels sont bien placés pour constater que peu ont été faits à ce jour pour doter les troupes au sol des moyens de coordination avec le soutien venu du ciel.
Très impliqué dans les équipements aéronautiques, le groupe Safran sait bien que les aéronefs constituent depuis longtemps des plateformes aptes à recevoir des moyens d’observation, de désignation, de conduite du tir et de communication puissants et précis. Également impliquée dans l’équipement des troupes au sol, notamment à pied, sa filiale Sagem Défense Sécurité constate que ces troupes n’avaient, jusqu’à peu, qu’une faible aptitude à porter et intégrer des moyens analogues. Aujourd’hui cependant, outre le fait que les équipements se sont allégés, la numérisation rend tant les fantassins (à travers Félin par exemple) que les véhicules (par leur « vétronisation ») (1) aptes à les intégrer dans le réseau sol et sol-air du champ de bataille. Véhicules comme fantassins peuvent ainsi mettre en temps réel leurs informations à la disposition des équipages en vol et des autorités au sol, améliorant le rendement des appuis, et limitant les effets collatéraux indésirables, notamment les méprises.
La maîtrise des situations asymétriques
Les industriels de défense ont bien compris que les armées contemporaines doivent désormais être en mesure de faire face à trois types de situations : la sécurité intérieure, la défense du territoire national et de ses intérêts plus ou moins distants, enfin et surtout la gestion des crises extérieures. Cette gestion des crises, essentiellement d’ordre politique, structure actuellement la doctrine des militaires, qui se voient seulement confier la maîtrise de l’espace face à des menaces de plus en plus asymétriques.
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