La prolifération des armes de destruction massive se poursuit. Cependant, la défense contre ces nouvelles puissances ne peut être la même que la dissuasion de représailles du temps de la guerre froide. Il faudra mettre en œuvre une stratégie indirecte : la dissuasion de déni, et adapter nos forces et notre posture de défense en conséquence.
Dissuader la menace d'armes de destruction massive
Deterring the WMD threat
The proliferation of weapons of mass destruction is continuing. However, defence against WMD states cannot be the same as the deterrence by retaliation of Cold War days. An indirect strategy is now called for—deterrence by denial—and this means our forces and force posture will need to be adapted.
« Mon premier devoir en tant que chef d’État et chef des armées, est de veiller à ce qu’en toutes circonstances la France, son territoire, son peuple, ses institutions républicaines, soient en sécurité. Et qu’en toutes circonstances, notre indépendance nationale et notre autonomie de décision soient préservées. La dissuasion nucléaire en est la garantie ultime ». Ainsi s’est exprimé le président Nicolas Sarkozy à Cherbourg le 21 mars 2008 (1).
Après avoir repris les éléments traditionnels de la doctrine française, il a fait aussi référence aux risques nouveaux apportés par la prolifération et les nouvelles menaces : « …d’autres menaces pèsent sur notre sécurité. Certains arsenaux nucléaires continuent de s’accroître. La prolifération nucléaire, la prolifération biologique, la prolifération chimique se poursuit, ainsi que celle des missiles balistiques et de croisière » ; « …nous devons aussi être prêts à faire face à d’autres risques que la prolifération. L’imagination de nos agresseurs potentiels est sans limite pour exploiter les vulnérabilités des sociétés occidentales. Et demain, les progrès technologiques peuvent créer de nouvelles menaces. C’est pour cela que nous tenons à notre dissuasion nucléaire… ».
Comment prendre en compte dans une nouvelle doctrine de dissuasion une puissance ennemie régionale, étatique ou non, dotée d’armes biologiques, chimiques ou nucléaires et des vecteurs adaptés, et utilisant des groupes d’action asymétrique ou terroriste ? Comment faire face à ce risque sur nos intérêts vitaux, dans une situation si éloignée de la dissuasion du faible au fort du temps de la menace soviétique, et en restant dans le cadre de l’autonomie stratégique et de l’indépendance nationale ?
Il reste 91 % de l'article à lire
Plan de l'article