Cet article est la seconde partie de la synthèse des témoignages apportés lors du colloque de janvier 1986 sur un sujet capital, mais difficile : les nouvelles technologies et la défense en Europe. Les lecteurs pourront constater que de nombreuses questions ne reçoivent que des réponses partielles.
Les nouvelles technologies et la défense en Europe (II)
On trouve en France une certaine particularité dans le mécanisme des choix pour l’ensemble du matériel militaire élaboré ; tandis qu’en Allemagne les décisions sont dominées par des considérations commerciales, économiques et de stratégie de firmes, les industriels français semblent privilégier le processus technologique pour n’introduire qu’ensuite les contraintes économiques.
Une deuxième observation a trait à la différence entre les coûts unitaires dans la filière militaire et dans la filière civile. La vitesse d’obsolescence plus rapide des matériels militaires se répercute sur les coûts unitaires, en moyenne plus élevés de 3 à 6 points pour une même technologie civile. Par ailleurs, en temps de paix, la plus grande partie du matériel militaire est déclassée non « par usage » mais par décision d’anticipation des responsables politiques.
Enfin, la dernière observation concerne la pluralité et la diversité économique du matériel considéré. Deux critères jouent un rôle fondamental dans l’identification de la particularité économique de coût et de gestion ; ce sont, d’une part le degré d’intégration des techniques avancées, et d’autre part les possibilités d’accès au marché d’exportation.
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