Dans un dossier sur les industries d’armement publié dans notre revue en février 1991, l'auteur, contrôleur général des armées (CR), avait traité de l'évolution technologique des munitions. Dans l’article qui suit, il décrit les répercussions de cette évolution sur les mines, arme défensive sans doute mais combien redoutable. Le récent conflit du Golfe nous a bien montré que la guerre des mines terrestre et navale, à laquelle les médias n'attachent pas toujours l’importance voulue, était bien réelle
Science et défense - Mines et progrès technologiques
La capacité de défense d’un pays dépend aujourd’hui plus que par le passé de ses armements : une dépendance qui n’est certes pas exclusive, la qualité des hommes constituant un autre facteur tout aussi important. La mise en valeur par les médias, lors de la guerre du Golfe, des nouvelles munitions dites intelligentes (1) a souligné leur rôle éminent dans la conduite des opérations. Cet article se propose d’attirer l’attention sur l’émergence d’un autre type d’armes qui n’a jamais connu un développement aussi rapide qu’aujourd’hui et dont les perspectives d’évolution sont préoccupantes : les mines.
Un regard sur l’histoire
La mine fit son apparition dans la guerre navale avec la torpille et le sous-marin à la fin du XIXe siècle. Elle fut employée avec succès pendant la guerre de Sécession par les sudistes, puis pendant la guerre russo-japonaise au cours de laquelle elle causa de lourdes pertes aux flottes de guerre et de commerce. Pendant la Première Guerre mondiale, elle fut utilisée à outrance par tous les belligérants à des fins défensives de protection côtière et offensives de destruction de navires. Durant la Deuxième Guerre mondiale, des techniques nouvelles, magnétiques, acoustiques et à pression plus dangereuses firent leur apparition occasionnant la perte d’un grand nombre de navires alliés. Les mines furent abondamment utilisées pour la constitution de barrages défensifs autour des côtes en Europe ; à la Libération, 50 000 kilomètres carrés de champs de mines entouraient les côtes françaises.
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