La France, l'Europe et leur sécurité à l'aube du 3e millénaire
En prenant en charge dès son entrée à l’Élysée la réorientation européenne et atlantique de notre politique de défense, le président Chirac se place dans une perspective élargie de la défense et de la sécurité de l’Europe de demain. Cette vision ne se limite pas aux problèmes de défense stricto sensu mais engage la France dans le processus irréversible d’européanisation de notre monnaie en conduisant une politique qui vise au respect du calendrier de mise en place de la monnaie unique. Simultanément, la France s’efforce de faire progresser dans le cadre de la Conférence intergouvernementale le dossier d’une politique étrangère commune.
En réalité, les trois dossiers n’en constituent qu’un : accepté par toutes les nations prenantes, il mettra l’Union européenne au niveau d’une grande puissance de pleine souveraineté, ne parlant et n’agissant dans la communauté internationale que d’une seule voix. Ainsi l’ont voulu les signataires du traité de Maastricht.
Ce grand dessein est loin d’être accompli, mais il apparaît dès maintenant que les acteurs principaux — c’est-à-dire ceux qui peuvent « faire avancer les choses » — n’ont plus la possibilité de se rétracter ni même de retarder durablement les mécanismes complexes qui permettront la mise en fonctionnement réel, c’est-à-dire quotidien, des grandes décisions qui scelleront le destin de l’Europe. Ces grands acteurs sont évidemment l’Allemagne, la Grande-Bretagne, mais aussi — même si cela peut paraître paradoxal — les États-Unis, et tout naturellement, je dirai même avant tout, la France.
Il reste 79 % de l'article à lire






