Janvier 1997 - n° 583

200 pages

En prenant en charge dès son entrée à l’Élysée la réorientation européenne et atlantique de notre politique de défense, le président Chirac se place dans une perspective élargie de la défense et de la sécurité de l’Europe de demain. Cette vision ne se limite pas aux problèmes de défense stricto sensu mais engage la France dans le processus irréversible d’européanisation de notre monnaie en conduisant une politique qui vise au respect du calendrier de mise en place de la monnaie unique. Simultanément, la France s’efforce de faire progresser dans le cadre de la Conférence intergouvernementale le dossier d’une politique étrangère commune. Lire les premières lignes

  p. 7-10

Allocution du Chef d’état-major de la Marine, le 26 novembre 1996, devant les auditeurs de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN). Lire la suite

  p. 11-24

Dans l’ensemble des textes de la série « Paix et sécurité » traitant du maintien ou du rétablissement de la paix, voici un nouvel article qui précise les modalités de préparation et d’exécution des opérations devant satisfaire à ce genre de mission.

  p. 25-36

Toute diplomatie est, semble-t-il, par nature, préventive. N’est-elle pas l’art d’éviter les guerres, de maîtriser les conflits ? Mazarin, Metternich, Bismarck, Kissinger furent des orfèvres dans ce domaine ; leur préoccupation n’était certes pas d’éviter la guerre (Bismarck n’a pas hésité à la faire contre le Danemark, puis contre l’Autriche, enfin contre la France ; Kissinger ordonna de bombarder le Nord-Vietnam pour contraindre ce dernier à accepter l’accord sur le Sud-Vietnam), mais d’atteindre leur objectif au meilleur coût. La diplomatie, comme, d’ailleurs, la guerre, n’est qu’un instrument au service de la politique. Alors pourquoi, en ces années 90, l’apparition de ce pléonasme : diplomatie préventive ? Lire les premières lignes

  p. 37-45

« Sans liberté d’action, pas de véritable souveraineté nationale ; sans partage équilibré des efforts, pas de sécurité européenne durable » ; telle est la contradiction dans laquelle la France refuse de laisser enfermer son effort de défense. Tel est aussi le thème qu’explore aujourd’hui Jean Dufourcq dans la continuité des réflexions qu’il conduit sur le renouveau de la politique de sécurité de la France et dont notre revue se fait régulièrement l’écho « Sécurité et initiatives », novembre 1993).  Lire les premières lignes

  p. 47-58
  p. 59-70

À l’occasion de l’élection présidentielle aux États-Unis, l'auteur nous présente une synthèse particulièrement claire des divergences essentielles entre Américains et Français, c’est-à-dire dans le domaine de la politique étrangère et de la défense ainsi que dans celui de l’économie. En outre, si l’on étend le raisonnement à l’Europe — et c’est indispensable —, il semble que le dilemme ne soit pas près d’être levé !

  p. 71-77

L'auteur nous présente les forces spéciales américaines, leurs missions, leurs moyens, leur commandement très autonome, et nous explique pourquoi cette conception n’est pas transposable en France.

  p. 79-90

Le retour du Likoud au pouvoir en Israël, avec la nomination de M. Netanyahu comme Premier ministre, ne pouvait qu’inquiéter et faire craindre que le processus de paix au Proche-Orient ne se bloquât, avec même le risque d’un nouveau conflit israélo-arabe. L'auteur analyse cette situation et nous livre ses réflexions faites de craintes et d’espoir. Lire les premières lignes

  p. 91-104

C’est avec une grande régularité que nous cherchons à informer nos lecteurs de l’évolution des différends dans la mer de Chine, en particulier dans l’archipel des Spratley. Après les articles de l’amiral Labrousse, nous publions une étude qui est une synthèse de la politique expansionniste chinoise vers le Sud ; on y retrouve aussi des arguments développés dans notre dossier d’octobre 1996 sur l’Asie orientale.

  p. 105-122

Le Cachemire : pomme de discorde particulièrement acide entre le Pakistan, l’Inde, et même auparavant la Chine qui en a pris une ­partie. Un modus vivendi y a été établi, fragile certes, mais qui a le mérite d’exister et de se maintenir. Quel rôle le Cachemire joue-t-il dans la politique du Pakistan ? C’est ce que nous expose l'auteur, diplômé d’hindi et d’ourdou, ancien attaché de défense au Pakistan, qui a beaucoup étudié le sous-continent indien et a beaucoup écrit sur celui-ci depuis une bonne vingtaine d’années. Nous le retrouverons d’ailleurs dans un article sur le ­Pakistan dans un de nos prochains numéros.

  p. 123-133

Il y a deux ans, l'auteur nous donnait à publier un article sur les Grandes Antilles. Cependant, les Petites Antilles, malgré la présence de nos départements d’outre-mer, restaient pour beaucoup des inconnues, ou plutôt des « mal connues ». Notre auteur comble cette lacune ici.

  p. 135-144

Chroniques

Au cours des cinq dernières années, l’aide humanitaire est devenue une activité majeure des Nations unies, occasionnant d’importants flux financiers de plusieurs milliards de dollars et suscitant presque chaque jour un reportage dans les médias. Ainsi, en 1995, entre 30 et 40 millions de personnes ont été aidées grâce à cet effort de solidarité de la communauté internationale. Pour permettre à la solidarité de s’exprimer, l’Onu a adapté ses structures sous l’autorité du secrétaire général, notamment en créant la division des affaires humanitaires (DAH). Lire les premières lignes

  p. 145-148
  p. 149-160

L’Alliance atlantique est en train de vivre une période de profonde adaptation marquée par les négociations sur la concrétisation de l’identité européenne de ­sécurité et de défense et par les perspectives d’ouverture aux pays d’Europe centrale. L’Alliance de 1999 n’aura plus rien à voir avec celle de 1990. Lire les premières lignes

  p. 161-164
  p. 165-170

Pour leur permettre de remplir, dans les meilleures conditions, les missions qui leur ont été assignées, les forces maritimes ont besoin de bases en territoire métropolitain et, si possible, de quelques points d’appui outre-mer. Lire les premières lignes

  p. 171-174

Avec le resserrement du dispositif, les contraintes budgétaires croissantes et les grandes réformes entreprises dans le cadre de la professionnalisation, l’avenir du ministère de la Défense s’annonce comme délicat, le « faire mieux avec moins » s’imposant à tous. Lire les premières lignes

  p. 175-179

Fléau de santé publique, tragédie humaine, phénomène de société, objet de politiques publiques, source de déviance et d’insécurité, la toxicomanie apparaît sans conteste, au même titre d’ailleurs que le sida, le chômage et l’exclusion, comme une des principales menaces auxquelles demeure confronté, en cette fin de XXe siècle, le monde occidental, victime d’une sorte de cancer qui gangrène ce qui représente sa force vive et son avenir, son dynamisme et ses espoirs, à savoir sa jeunesse. Par-delà la stigmatisation nécessaire et consensuelle du péril toxicomaniaque, seulement entamée par les débats sur la dépénalisation totale ou partielle des infractions liées à l’usage de drogue, cette forme de délinquance et de criminalité s’affranchit allègrement des frontières sociologiques et physiques entre les États (criminalité organisée, trafic international et blanchiment des capitaux occultes), mais aussi entre les zones urbaines et rurales. Lire la suite

  p. 180-181

Le budget du ministère français de la Coopération atteindra, en 1997, 6,27 milliards de francs, alors qu’il était en 1996 de 7,28 milliards, ce qui correspond à une baisse de 7,8 %. C’est depuis l’année 1993 que ce budget connaît en fait une tendance à la baisse : – 0,9 % en 1993 ; – 3,7 % en 1994 ; – 1,9 % en 1995 ; – 5,4 % en 1996. Jusqu’à présent, cette baisse s’est expliquée par plusieurs facteurs notables tels que la réduction progressive des effectifs des coopérants ou celle, récente, des crédits d’ajustement structurel, et notamment la fin des mesures d’accompagnement financières liées à la dévaluation du franc CFA dans les 14 pays de la zone franc, décidée en 1994. De l’avis de tous, ces éléments constituent une évolution positive de la politique de coopération et même, comme l’explique le ministre Jacques Godfrain, « un succès de notre politique d’aide ». Elle permet un mouvement de recentrage de la coopération française, en particulier la relance de l’aide, projet qui a considérablement souffert des effets de la crise financière et de l’endettement des pays du champ. Lire la suite

  p. 182-183

Ces derniers mois, à l’exemple de Ieng Sary, la plus grande partie des Khmers rouges s’est ralliée au gouvernement de Phnom Penh. Ces ralliements ne sont pas sans porter en eux le germe de nouvelles tensions. L’ancien Khmer rouge, puis chef du gouvernement provietnamien, actuellement second Premier ministre, Hun Sen, a su faire de ce succès gouvernemental une victoire personnelle. Plus rien ne semble pouvoir empêcher le chef des ex-communistes cambodgiens d’exercer un contrôle absolu du pouvoir. Lire la suite

  p. 184-186

Bibliographie

Michel Forget : Puissance aérienne et stratégies  ; Addim, 1996 ; 360 pages - Marcel Duval

Ayant pu apprécier, encore tout récemment, son article intitulé « La dissuasion, un concept galvaudé », et avant plusieurs autres, celui paru en 1984 qui portait le même titre que son livre d’aujourd’hui, les lecteurs de cette revue connaissent déjà bien les idées stratégiques du général Michel Forget ; ou plutôt de « ce » général Michel Forget, puisqu’ils sont deux du même nom à avoir commandé successivement notre force aérienne tactique. Aujourd’hui, il entreprend donc de nous faire part de ses réflexions sur le rôle de la puissance aérienne dans l’art de la guerre. D’entrée de jeu, il définit ce que signifie pour lui la puissance aérienne, à savoir « la capacité d’utiliser l’espace aérien pour des actions offensives et défensives, et pour le soutien opératoire et logistique des forces, tout en privant l’adversaire de cette possibilité ». Il nous prévient aussi que si, dans ce livre, il fait amplement référence à l’histoire, car elle est « la source de toute étude sérieuse », il ne prétend pas faire œuvre d’historien, mais seulement partir à la recherche d’épisodes dont les leçons lui ont paru enrichissantes pour l’avenir dans le domaine stratégique, auquel il entend donc se tenir. Lire la suite

  p. 187-189

Georges-Henri Soutou : L’Alliance incertaine  ; Fayard, 1996 ; 497 pages - Marcel Duval

Comme le précise son sous-titre, cet important ouvrage se propose de reconstituer les rapports politico-stratégiques entre la France et l’Allemagne de 1954 à nos jours. Son auteur est un professeur d’histoire contemporaine à la Sorbonne, dont les publications sur les affaires allemandes et les problèmes de sécurité ont déjà établi la réputation internationale. Il avait d’ailleurs été élevé à bonne école, puisqu’il est le fils de l’éminent diplomate qui fut, notamment, conseiller diplomatique de Pierre Mendès France, directeur d’Europe, représentant de la France auprès des Communautés européennes et secrétaire général du ministre des Affaires étrangères. Georges-Henri Soutou est, par ailleurs, un fervent admirateur de Raymond Aron, dont il a entrepris de présenter au grand public les articles de politique internationale parus dans Le Figaro de 1947 à 1977. Ajoutons qu’il est membre actif du Groupe d’études français d’histoire de l’armement nucléaire (Grefhan), armement qui, comme il le démontre dans ce livre, a joué un rôle capital, mais jusqu’à présent mal connu, dans les relations franco-allemandes pendant la période considérée. Lire la suite

  p. 190-193

Paul-Marie de La Gorce : Le dernier empire – Le XXIesiècle sera-t-il américain ?  ; Grasset, 1996 ; 244 pages - Claude Le Borgne

Ce livre est une magistrale leçon d’histoire contemporaine. C’est aussi le log-book d’un Rouletabille de la stratégie, courant sans peur et sans repos de guerre en révolution. Rouletabille, ayant beaucoup roulé, conclut : « Nous ne savons presque rien » ; l’historien prend pour fil conducteur « ce phénomène sans précédent : l’hégémonie exclusive d’une seule puissance, les États-Unis ». Comme l’hégémonie est contre nature, Paul-Marie de La Gorce, ayant mis celle-ci en lumière, suppute les chances qu’elle a de durer. D’où un plan en trois parties prudemment formulées : L’ordre établi ? L’ordre menacé ? L’ordre renversé ? Lire la suite

  p. 193-194

Alain Denizot : Verdun  ; Nouvelles édition latines, 1996 ; 375 pages - Pierre Morisot

Encore un livre sur Verdun ? S’il n’est pas le seul, il est le bienvenu en ce 80e anniversaire, car Verdun, c’est le sacrifice d’une génération et, comme le rappelle le doyen Pedroncini, si le glas sonnait une minute pour chaque Français broyé à Verdun, il retentirait pendant quatre mois. Nous n’avons pas le droit d’oublier. Lire la suite

  p. 195-196

Jean Cot (dir.) : Dernière guerre balkanique – Ex-Yougoslavie : témoignages, analyses, perspectives  ; (préface de Éric de La Maisonneuve) ; Fondation pour les études de défense, L’Harmattan, 1996 ; 253 pages - Michel Klen

Après quatre années de guerre en ex-Yougoslavie qui ont laissé des cicatrices profondes, les accords de Dayton ont enclenché un processus de paix. La Fondation pour les études de défense nous propose une étude détaillée de ce grave conflit qui a embrasé une partie des Balkans. Les auteurs, très divers par leur formation et leur engagement dans ce tragique épisode de l’Europe, y livrent des réflexions intéressantes qui sont souvent empreintes d’une grande émotion. Lire la suite

  p. 196-198

Revue Défense Nationale - Janvier 1997 - n° 583

Revue Défense Nationale - Janvier 1997 - n° 583

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Janvier 1997 - n° 583

La RDN vous invite dans cet espace à contribuer au « débat stratégique », vocation de la Revue. Cette contribution doit être constructive et doit viser à enrichir le débat abordé dans le dossier. C’est l’occasion d’apporter votre vision, complémentaire ou contradictoire. Vos réponses argumentées seront publiées sous votre nom après validation par la rédaction.

Aucune contribution n'a encore été apportée.