De 4 % du PNB mondial en 1960, les douze économies performantes, situées pour l’essentiel en Asie orientale, sont passées à 25 % et compteront pour 30 % en l’an 2000. Sur près de 2 milliards d’habitants au moins, 200 millions ont un niveau de vie comparable à celui de 369 millions d’Européens. Le commerce interasiatique (500 milliards de dollars) a dépassé celui avec le reste du monde : constatations analysées et développées dans Le développement économique de l’Asie orientale, excellente introduction aux problèmes de ce continent ⁽¹⁾.

Afin d’avoir une connaissance plus approfondie de cette vaste zone, nous disposons, avec la nouvelle Géographie universelle, d’un incomparable instrument de savoir, de compréhension et d’analyse des faits spatiaux, humains, culturels et économiques tels qu’ils s’inscrivent dans la durée et se projettent dans l’espace ⁽²⁾. Quatre des dix volumes couvrent l’Asie, ouvrages de grand format, dotés d’une iconographie en couleurs (cartes, schémas, photos, tableaux). Le dictionnaire de géopolitique des États fournit une autre base importante et complémentaire, actualisée au 1^er juillet 1995, de savoir et d’analyse approfondis ⁽³⁾. Enfin, le volume 2 de Mondes rebelles consacre près de 300 pages aux acteurs, conflits et violences politiques en Asie, au Maghreb et en Europe ⁽⁴⁾. Tous ces ouvrages sont des documents de base.

L’Asie centrale se réinsère dans son espace naturel

L’Asie centrale ⁽⁵⁾, civilisée quand la Russie n’était que sauvage ⁽⁶⁾, se réduit aux quatre pays de l’ancien Turkestan (Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Turkménistan), Asie des oasis (1,3 million de kilomètres carrés pour 38 millions d’habitants), plus le Kazakhstan. Les premiers construisent leur indépendance en réduisant le nombre et le pouvoir des Russes (9 % de la population) ainsi que la domination de l’ancien système cotonnier. Le Kazakhstan, au peuplement à moitié russe, est le plus étendu des États de la CEI (Russie mise à part), le quatrième par la population, le troisième par les ressources.