Politique et diplomatie - De la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC)
La politique étrangère et de sécurité commune (Pesc) constitue l’une des innovations majeures du traité de Maastricht, créant une Union européenne. Cette dernière donne pour la première fois à la construction européenne, entamée en 1950, « un cadre institutionnel unique » (article C), coiffant l’intégration économique (premier pilier : Communauté européenne), la diplomatie et la défense (deuxième pilier : Pesc), et enfin la police et la justice (troisième pilier), ces trois piliers correspondant aux responsabilités typiques d’un État fédéral.
La Pesc doit être l’expression extérieure de cet ensemble. Ses buts sont définis par le traité de Maastricht de manière très générale : sauvegarde des valeurs communes, renforcement de la sécurité de l’Union et de ses États membres, promotion de la coopération internationale… De plus, la Pesc, partant de ce que la politique étrangère représente l’une des composantes fondamentales de l’identité étatique, fonctionne essentiellement par la concertation : toute action commune doit être adoptée à l’unanimité (la majorité qualifiée pouvant éventuellement être utilisée pour des décisions d’application, si les États en sont tombés préalablement d’accord) ; de même, la mise en œuvre de ces actions n’est pas assurée par une administration commune (ainsi qu’il en est au sein de la Communauté), mais par les administrations nationales.
Environ trois ans et demi après l’entrée en vigueur du traité de Maastricht, la Pesc ne s’est guère affirmée. Ses rares succès sont ponctuels, impliquant moins des intérêts clés de l’Union que des enjeux de prestige. Ainsi l’Union européenne, s’appuyant sur une idée française (plan Balladur), est-elle l’initiatrice du Pacte de stabilité en Europe (21 mars 1995), visant à consolider l’inviolabilité des frontières et à maîtriser les problèmes de minorités nationales. Dans une perspective analogue, l’Union administre pendant deux ans la ville de Mostar en Bosnie-Herzégovine. Parmi les autres réussites, figure la position commune de l’Union pour le renouvellement du traité de non-prolifération nucléaire en 1995.
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