L'auteur nous livre ses réflexions sur la Méditerranée, mer intérieure, berceau de nos civilisations et dont les foyers de crises ne semblent pas sur le point de disparaître. Pour rechercher la paix et la stabilité en Méditerranée, il propose de multiples actions de coopération.
Méditerranée : quel enjeu pour le XXIe siècle ?
« Défis et enjeux du XXIe siècle en Méditerranée », tel était le thème d’un colloque qui s’est tenu récemment à l’invitation de l’un des pays du Sud. Il est certain que la proximité de l’échéance d’un changement de siècle est propice à ce type d’interrogation. Cependant, au-delà de l’effet de mode, il semble effectivement opportun aujourd’hui, dans une situation qui continue à se dégrader alors que les facteurs déterminants de la géopolitique ont été bouleversés, de déterminer l’enjeu majeur pour l’avenir de cette zone, puis de fixer des orientations pour le gagner.
Accéder à une situation de stabilité et de paix au profit de l’ensemble des populations des pays riverains, paraît bien être l’enjeu fondamental pour cette région. Il constitue d’ailleurs l’un des objectifs fixés au partenariat euro-méditerranéen par la déclaration de Barcelone le 28 novembre 1995. Les Méditerranéens auraient en effet beaucoup à gagner s’ils parvenaient à faire disparaître de leur région les différents foyers de crises qui enveniment les relations internationales, mais ils auraient encore plus à perdre s’ils devaient échouer dans cette démarche. Il importe donc de définir les orientations communes qu’il conviendrait d’adopter pour favoriser l’établissement de relations sereines et confiantes. Sans doute sera-t-il raisonnable de progresser avec prudence pour que l’échec ne vienne pas jeter la suspicion sur une politique aussi importante pour l’avenir de la région. La tâche n’est pas aisée car les intérêts croisés, voire contradictoires, sont nombreux et impliquent beaucoup de pays, parfois même non riverains. Il serait cependant illusoire d’œuvrer à la recherche de solutions aux tensions existantes, sans prendre en considération la complexité des rapports en présence.
Surtout, au-delà des manifestations de bonnes intentions, il est aujourd’hui à la fois nécessaire et urgent de s’engager dans des actions de coopération et de concertation, visant à établir puis à faire durer la confiance entre les différents acteurs. Peut-être, dans un premier temps, devront-elles être limitées à un premier cercle de pays riverains pour constituer une « étape laboratoire ». En tout cas, cette confiance constitue la condition préalable essentielle à l’instauration d’un état de paix. Les actions proposées dans la troisième partie de cet exposé relèvent de ce souci d’engager enfin une démarche commune, certes modeste mais concrète et réaliste. Elles pourraient composer un premier contrat de coopération entre les pays concernés.
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