Le nihilisme, plus présent que jamais, se caractérise par l'intention de détruire pour détruire. Le meilleur exemple en est le génocide. Les actions guerrières ne sont pas synonymes de nihilisme, sauf si, précisément, elles visent à des destructions superflues. Lorsque le terrorisme s'attaque à des populations civiles, il encourt pareille appellation. Le meurtre politique sans finalité précise entre aussi dans cette catégorie. Il est arrivé que de beaux esprits, dans le trouble que la modernité apporte, aient prôné le nihilisme, non sans faire des émules. La vie moderne favorise le nihilisme, notamment par les possibilités techniques que le progrès met à la portée de n'importe qui. Des sectes ne restent pas à l'écart du mouvement, de même que des fanatiques de tous bords. Il importe de mieux connaître les tendances nihilistes pour les combattre plus efficacement.
Politique et diplomatie - Le nihilisme dans les rapports internationaux
À en juger par les commentaires de ceux qui analysent les affaires internationales, le nihilisme est plus présent que jamais dans les faits et dans les esprits. Encore faut-il s’entendre sur le sens d’un mot étiré de tous côtés. C’est l’intention qui caractérise le nihilisme, celle d’anéantir pour anéantir, sans autre finalité. Cet aspect intentionnel est souligné par la Cour pénale internationale pour qualifier le génocide, type même du comportement nihiliste, lorsqu’elle parle d’actes « commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ».
Les persécutions raciales se placent en effet au premier rang des actions nihilistes puisqu’elles visent à faire disparaître des populations entières en dehors de toute préoccupation de stratégie militaire ou politique. Celles de la Seconde Guerre mondiale resteront à jamais dans les mémoires. Depuis lors, les massacres du Cambodge et ceux des grands lacs africains en sont, à une autre échelle, de frappantes redondances. Là où sévit une dure rébellion, en Algérie, au Sri Lanka, en Colombie et ailleurs, les plus excités, parfois de part et d’autre, ne savent pas résister à la frénésie de l’instinct de mort.
Ainsi, c’est dans la mesure où un acte obéit à l’intention de détruire pour détruire, que celle-ci soit le fruit d’une longue préméditation ou résulte d’un subit entraînement, qu’il peut être qualifié de nihiliste. Il traduit à la fois un acharnement du sujet à se débarrasser d’une réalité obsédante, fût-ce au prix de sa propre existence, un rejet qu’il veut exemplaire des valeurs sur lesquelles se fondent la société, et jusqu’à un désir pervers de profaner la vie dans ce qu’elle a de sacré. Les exemples en sont nombreux, sous toutes les latitudes et de tout temps, et, en vérité, ils ont tendance à se multiplier.
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