Les États-Unis sont en guerre contre le terrorisme, « mal absolu » qu’ils veulent éradiquer. Cela prendra du temps et les autres États, à part ceux de « l’axe du mal », doivent y contribuer selon des modalités et sous un contrôle américains. L’Empire définit le droit et fait la loi. Il est en marche vers l’Est et ses légions n’ont militairement besoin de personne, si ce n’est pour des tâches secondaires. Lire la suite

  p. 5-6

Extraits des récentes déclarations des représentants du gouvernement relatives aux domaines de notre ligne éditoriale (sécurité, défense, Europe) :
– déclaration de politique générale du gouvernement par M. Jean-Pierre Raffarin (3 juillet 2002).
– discours prononcé par M. Nicolas Sarkozy aux directeurs et responsables de la police nationale (26 juin 2002).
– discours prononcés par M. Nicolas Sarkozy et Mme Michèle Alliot-Marie aux responsables territoriaux de la gendarmerie (5 juillet 2002).
– discours de Mme Michèle Alliot-Marie au Centre des hautes études de l'armement (27 juin 2002).
– Projet de loi sur la sécurité intérieure : les mesures annoncées par M. Nicolas Sarkozy (10 juillet 2002). Lire la suite

  p. 7-30

En introduisant la gestion par objectifs et la comptabilité d’entreprise dans l’administration française, la réforme budgétaire en cours va considérablement changer les méthodes de travail des ministères. Elle va en particulier instaurer des relations à caractère contractuel entre le ministre du Budget et le reste du gouvernement. En établissant avec Bercy un dialogue de qualité sur les nouvelles bases ainsi créées, le ministère de la Défense devrait pouvoir dégager d’intéressants espaces de liberté et d’importantes sources d’économies dans l’exécution de son budget.

  p. 31-36

Après le point fait à l’occasion du Sommet de Séville fin juin, la Convention européenne a entrepris d’aborder les questions diplomatiques et militaires ; les groupes de travail vont rassembler des conventionnels sur le thème du devenir de la Pesc et de son prolongement, la PESD. Les quelques propositions avancées ci-après tentent d’apporter une perspective concrète à des travaux souvent confinés dans des questions juridiques (avenir du Traité de Bruxelles modifié) ou institutionnelles (interférences entre MM. Solana et Patten).

  p. 37-45

Bassin méditerranéen

D’après l’intervention de M. Amre Moussa, secrétaire général de la Ligue des États arabes, à la chambre de Commerce franco-arabe, à Paris, le 3 juin 2002. L’effondrement des chances de paix au Proche-Orient suscite de graves inquiétudes dans le monde arabe, mais aussi en Europe. La sécurité, la stabilité et le développement des deux ensembles sont si imbriqués que l’on peut parler de « région euro-arabe ». Seule la paix peut protéger cette région autour de la Méditerranée des menaces qui se profilent. Le plan de paix adoptée par l'ensemble des pays arabes au Sommet de Beyrouth en mars 2002, a été rejeté par Israël qui défie toute légalité internationale. Un rôle plus déterminé de l’Europe au Proche-Orient est vital pour l’Europe comme pour le monde arabe. Lire la suite

  p. 47-53

Sans être partie prenante dans tous les enjeux de la grande Europe, le Maghreb s'estime néanmoins concerné par la portée du Partenariat euro-méditerranéen et par l'édification d'un futur pôle européen de puissance. L'Europe d'une part pourrait créer de nouveaux déséquilibres entre la zone de l'élargissement et la zone du libre-échange ; d'autre part, l'Europe reste un facteur décisif pour résorber l'écart israélien dans la région. Le pôle européen de puissance s'impose par ailleurs comme un facteur d'équilibre mondial face aux menaces que fait peser l'unilatéralisme des États-Unis qui, désormais, empruntent de plus en plus ouvertement, à l'échelle mondiale, le modèle israélien dans la région.

  p. 54-63

Prix Nobel de la paix, Yasser Arafat cultive l'image du guide charismatique du peuple palestinien dans sa quête historique, mais n'a pas renoncé aux oripeaux du révolutionnaire. Ainsi, l'échec des négociations de Taba et de déclenchement de la deuxième Intifada ont sonné le glas des espoirs suscités à Oslo. La politique de Y. Arafat s'apparente à une fuite en avant, mais le chaos engendré par ses choix stratégiques obéissent à une rationalité cohérente, visant à légitimer par le feu la création du futur État palestinien. Enrayer la dynamique de l'affrontement passe par la compréhension des réelles intentions du leader palestinien. La question de son avenir politique est alors posée.

  p. 64-76

Au printemps 2002, alors que la deuxième Intifada fait de nombreuses victimes dans la population civile parce qu'aux attentats palestiniens répondent des opérations militaires israéliennes, les États-Unis autorisent le Conseil de sécurité de l'ONU à s'ingérer dans une affaire échappant jusque-là à sa compétence, en raison de la constance du veto américain. En fait, l'ingérence du Conseil de sécurité est en trompe-l'il parce que les autorités de Washington ont proposé un troc aux autres membres du Conseil de sécurité : elles acceptent la compétence du Conseil sur la seule base du chapitre VI et en contrepartie, certaines règles de droit international trop favorables au peuple palestinien sont substantiellement révisées.

  p. 77-88

Repères - Opinions - Débats

Le nihilisme, plus présent que jamais, se caractérise par l'intention de détruire pour détruire. Le meilleur exemple en est le génocide. Les actions guerrières ne sont pas synonymes de nihilisme, sauf si, précisément, elles visent à des destructions superflues. Lorsque le terrorisme s'attaque à des populations civiles, il encourt pareille appellation. Le meurtre politique sans finalité précise entre aussi dans cette catégorie. Il est arrivé que de beaux esprits, dans le trouble que la modernité apporte, aient prôné le nihilisme, non sans faire des émules. La vie moderne favorise le nihilisme, notamment par les possibilités techniques que le progrès met à la portée de n'importe qui. Des sectes ne restent pas à l'écart du mouvement, de même que des fanatiques de tous bords. Il importe de mieux connaître les tendances nihilistes pour les combattre plus efficacement.

  p. 89-96

Déjà, à la fin de la guerre froide, les dénonciations des atteintes aux droits de l'homme étaient fréquemment contradictoires, hypocrites, sélectives, et fort médiatisées. Les bouleversements internationaux de 1989-1991 ont fait apparaître ces contradictions sous une lumière crue, d'autant plus que massacres, génocide, exactions en tous genres se sont inscrits dans une nouvelle conflictualité. ONG, mais aussi et surtout États et organisations internationales, portent une lourde responsabilité dans le discrédit grandissant à l'égard de la défense des droits de l'homme.

  p. 97-105

Depuis qu'elle est apparue nécessaire au début des années 90, la coopération sécuritaire entre les différents gouvernements d'Asie du Sud-Est a connu de nombreuses vicissitudes. L'existence de différends anciens, le principe de non-ingérence qui régit le fonctionnement de l' Asean, seule organisation régionale existante, et les pressions étrangères se sont avérés des freins puissants au développement de cette coopération régionale. L'accroissement des tensions internes depuis la crise de l'été 1997, l'essor de certains mouvements radicaux dans la région, le déclenchement de la campagne américaine de lutte antiterroriste ainsi que la crainte de voir certaines crises (indo-pakistanaise notamment) monter aux extrêmes contribuent cependant à faire prendre conscience aux dirigeants de la nécessité de développer leur coopération régionale pour la sécurité. Lire les premières lignes

  p. 106-118

Dix ans après l'opération Restore Hope, la Somalie est toujours en proie au chaos. Divisé en plusieurs territoires non reconnus par la société internationale (dont le Somaliland ) ce pays est devenu l'une de ces « zones grises » qui se multiplient sur la carte du globe et déstabilisent leur environnement régional (l'Afrique orientale et la péninsule arabique). Rien d'étonnant alors si le terrorisme international est supposé y abriter plusieurs de ses bases et si les États-Unis s'intéressent de nouveau à cette région du monde, toujours aussi vitale du point de vue géostratégique. Commissaire lieutenant-colonel de l'air

  p. 119-131

Les troisièmes entretiens économiques de Bruxelles des 2 et 3 mai 2002 ont révélé l'important travail, souvent insoupçonné, de la Commission européenne dans trois domaines. D'une part, et bien qu'elle comporte des indices encourageants de reprise, la situation économique de l'Europe accuse par rapport à celle des États-Unis un retard sensible. Pour le combler, il y a lieu de renforcer la coopération économique et financière engagée afin de « faire de l'Europe en 2010 l'économie la plus compétitive, capable de croissance soutenue, avec davantage et de meilleurs emplois, et une plus grande cohésion sociale ». Enfin, parallèlement, l'Europe, pour réussir son élargissement programmé à brève échéance, doit continuer à prendre les mesures nécessaires à la mise à niveau des économies des États candidats.

  p. 132-144

Après avoir connu un progrès sans précédent au cours de ces dernières années, les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC), sont en train de révolutionner les pratiques professionnelles. Le ministère de la Défense, tenant à intégrer cette évolution majeure dans ses modes d'administration et de commandement, place les NTIC au coeur de ses préoccupations et de sa stratégie. Engagé dans une profonde réflexion afin de définir les voies et les moyens de réaliser cette ambition, il tend à développer de nouvelles procédures et à proposer des applications novatrices.

  p. 145-155

Un bref rappel historique met en évidence les qualités requises pour appartenir au génie : être un bâtisseur, bâtir, savoir soutenir un siège, être un bon fantassin qui en font une arme adaptée à la guerre, comme au maintien de la paix, et aux soucis humanitaires. Dans une esquisse du génie futur, l'auteur montre sa place essentielle dans les engagements extérieurs, où le poids de la logistique est déterminant, comme dans la défense du territoire ou dans les situations d'urgence. Ainsi, à sa juste place au sein de l'armée de terre, le génie retrouve-t-il la plénitude de ses domaines d'action : combat en zone urbaine, infrastructure, mobilité, aménagement des théâtres d'action.

  p. 157-164

Chroniques

  p. 165-166
  p. 167-172
  p. 173-176
  p. 177-178
  p. 179-184
  p. 185-186
  p. 187-190
  p. 191-200

Bibliographie

Pierre-André Taguieff : La nouvelle Judéophobie  ; Éditions Mille et une Nuits, 2002 ; 240 pages - Paul Giniewski

Depuis le commencement de la nouvelle guerre d’Israël, en octobre 2000, les articles et les livres sur la virulence de l’antisémitisme antisioniste se sont multipliés. Notamment Sous le signe de Sion de Raphaël Draï (sous-titré : « L’anti-sémitisme nouveau est arrivé ») (1), La faute des Juifs de Guy Konopnicki (2), Le nouveau bréviaire de la haine de Gilles William Goldnadel (sous-titré : « Antisionisme et antisémitisme ») (3), Nouveaux visages de l’antisémitisme (sous-titré : « Haine passion ou haine historique ») (4) par un collectif d’auteurs, etc. Lire la suite

  p. 201-202

Pierre Dufour : Hayastan  ; Éditions Lavauzelle, 2001 ; 395 pages - Pierre Morisot

Les malheurs de l’Arménie, « premier royaume chrétien du monde », et de son industrieuse population font partie des données historiques communément admises. Il est ainsi, à travers les siècles, des nations qui semblent appelées à subir périodiquement les pires persécutions entre deux sursauts de prospérité et d’éclat. Avant de passer au vif du sujet, le livre rappelle opportunément le cadre géographique, le relief montagneux et compartimenté du pays, les particularités de l’église unicéphale (forcément mal vue de Byzance) et de l’alphabet, les pôles d’excellence en matière d’arts et de techniques, enfin la longue et lourde tutelle ottomane supportée pourtant longtemps sans trop de dommage. Lire la suite

  p. 202-203

Bernard Lewis : Les Assassins, terrorisme et politique dans l'islam médiéval  ; Éditions Complexe, 2001 ; 210 pages - Claude Le Borgne

En février 2001, les éditions Complexe rééditaient le petit livre de Bernard Lewis qui, sur l’histoire de la secte des Assassins, fait autorité. L’idée était bonne puisque, sept mois plus tard, les terroristes du 11 septembre remettaient au goût du jour et la terreur et le Paradis. Lire la suite

  p. 203-204

François Broche : L'armée française sous l'Occupation  ; Presses de la Cité, 2002 ; 486 pages - Pierre Morisot

Ce premier tome, intitulé « la Dispersion » (1940-1942), ouvre une large et ambitieuse étude. Sur un sujet dont chacun connaît ou croit connaître l’essentiel, François Broche livre des précisions et des éclairages du plus grand intérêt. Certes, il ne dédaigne pas l’anecdote (l’exposé de l’« escogriffe à lunettes », Maisonneuve dit « Vieille Casbah »), mais il évite le sensationnel comme les condamnations sommaires. Se présentant en journaliste, il fait œuvre d’historien. Ce comportement dénué de manichéisme est méritoire, car les faits présentés se déroulent en quasi-totalité sous le régime de Vichy et baignent au minimum dans le clair-obscur, si l’on admet que la thèse du double jeu est récusée par nombre d’auteurs ; si bien qu’il est difficile de prendre parti tout uniment et que l’examen d’une situation ou d’un comportement demande réflexion plus que passion (voir par exemple le cas du contrôleur général Carmille). Lire la suite

  p. 204-205

Henri Merle : Chirurgien dans la coloniale  ; L'Harmattan, 2001 ; 328 pages - Pierre Morisot

Le sous-titre « La saga d’un cul noir » révèle, sans doute mieux que le titre lui-même, le caractère de cet ouvrage apparemment rédigé à la diable, dans un style assez loin de la précision et de la rigueur supposées du geste chirurgical. L’expression est pittoresque, souvent crue, parfois argotique. Certaines périodes, voire certaines journées, sont décrites en détail, alors que des années entières sont évoquées en peu de lignes. C’est justement ce côté non académique qui fait le charme et l’intérêt de ce livre plein, tour à tour et sans transition, d’émotions presque naïves, d’appréciations émerveillées, de saintes colères manifestées sans ménagement et de quelques règlements de comptes. Lire la suite

  p. 206-206

Revue Défense Nationale - Août/Sept 2002 - n° 645

Revue Défense Nationale - Août/Sept 2002 - n° 645

Les États-Unis sont en guerre contre le terrorisme, « mal absolu » qu’ils veulent éradiquer. Cela prendra du temps et les autres États, à part ceux de « l’axe du mal », doivent y contribuer selon des modalités et sous un contrôle américains. L’Empire définit le droit et fait la loi. Il est en marche vers l’Est et ses légions n’ont militairement besoin de personne, si ce n’est pour des tâches secondaires.

L’Afghanistan et l’Asie centrale apparaissent comme un théâtre d’opérations, simples étapes d’une nouvelle Route de la soie et d’un glissement stratégique des États-Unis vers l’Asie-Pacifique. Le développement de la Chine et l’émergence d’un monde chinois en font un partenaire économique immédiat et un adversaire stratégique à terme.

Ce glissement s’accompagne d’un remodelage du Proche-Orient afin de mieux assurer et répartir à l’avenir les intérêts économiques des États-Unis. Les modalités pratiques, en cours de gestation, concernent principalement l’Irak et l’Arabie Saoudite, dont Washington n’oublie pas l’aide significative à un islam radical.

Au Proche-Orient, Israël a perdu la guerre des images et des mots, mais est en passe, avec les encouragements américains, de réduire la violence à un niveau gérable politiquement au prix d’une impasse dramatique dans les négociations israélo-palestiniennes.

L’Europe n’apparaît plus sur l’écran stratégique américain et l’avenir de l’Otan, on peut le regretter ou s’en réjouir, se situe entre une ONU régionale et l’OSCE.

Le futur de l’Europe est préoccupant et incertain. Absente « géopolitiquement » depuis le 11 septembre, l’Union européenne, au-delà de la nécessaire solidarité, est incapable de reconnaître et de faire valoir que ses intérêts ne sont pas ceux des États-Unis. Elle va à une bataille, dont elle n’a pas pris conscience, en ordre dispersé.

Préoccupée à juste titre par la consolidation des acquis et l’élargissement, elle se mobilise insuffisamment sur les problèmes de son étranger proche, en particulier le Bassin méditerranéen, carrefour de trois religions monothéistes et de trois civilisations, au cœur des tensions et des intolérances actuelles. Comme le souligne un de nos plus brillants analystes, Dominique Moïsi, si nous n’allons pas au Proche-Orient, celui-ci viendra à nous ; c’est en cours. Le conflit israélo-palestinien a des résonances profondes dans nos sociétés européennes, en particulier en France, où vivent les plus importantes communautés israélites et musulmanes de l’Europe occidentale.

Une initiative diplomatique franco-britannique pourrait avoir un effet d’entraînement sur l’Union européenne et répondrait à une forte demande du monde arabe, inquiet du dialogue privilégié entre les États-Unis et Israël. Sans progrès au Proche-Orient, les relations Nord-Sud et le processus de Barcelone demeureront en panne. Ce dernier, d’essence néolibérale, à finalités et règles économiques, devrait s’inscrire dans une perspective politique plus engagée car les enjeux de stabilité et de sécurité sont essentiels pour tous les partenaires.

Les Français, par leurs votes successifs, ont rejeté toute nouvelle cohabitation, les responsables politiques actuels disposent de tous les moyens d’action nécessaires pour réexaminer les conditions de sécurité du pays, et enrayer la marginalisation diplomatique et militaire de la France. Tous ces moyens ne seront pas de trop pour réformer un État rongé par les corporatismes et aux structures obsolètes, et acquérir une autonomie stratégique dans un engagement européen, en substitut d’une indépendance nationale adossée à une réassurance atlantique.

Fidèle à sa ligne éditoriale, la Revue publie une série d’articles consacrés au Bassin méditerranéen ainsi que les passages clés des déclarations gouvernementales relatifs à la sécurité et la défense, en attendant les différentes lois de programmation qui seront présentées dans cette législature.

Compte tenu des défis et des enjeux, on ne peut plus se contenter d’une stratégie de moyens nationaux et distinguer sécurité intérieure et sécurité extérieure. Seul l’espace européen a un sens, c’est en particulier le cas du contrôle aérien et de la menace prioritaire que constitue l’arme biologique. ♦

Christian Quesnot

Revue Défense Nationale - Août/Sept 2002 - n° 645

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