La question du lien entre la Défense et l’Université n’est pas nouvelle. Dès le début des années 70, il est possible de constater un rapprochement entre deux mondes qui s’ignoraient largement jusqu’alors. Ce rapprochement s’est traduit par le développement des études de défense au sein de l’enseignement supérieur et une meilleure coopération entre le monde de l’Université et celui de la Défense afin de sensibiliser les jeunes Français aux questions de défense et de sécurité nationales.

D’emblée, il convient de distinguer l’enseignement de défense et les études militaires, c’est-à-dire la pensée stratégique opérationnelle, pour lesquelles la place « doit être largement faite aux chercheurs militaires pour traiter des problèmes de leur compétence ». Les enseignements de défense concernent davantage la conscience des enjeux de défense et de sécurité nationale au niveau du citoyen qu’est l’étudiant. C’est, d’une part, le champ de l’esprit de défense et celui du lien Armée-Nation et, d’autre part, le domaine des enseignements spécifiques et pluridisciplinaires en matière de relations internationales, de droit, de science politique, de sociologie, d’histoire, de sécurité, de renseignement, de questions sanitaires, d’économie, d’intelligence économique et de patriotisme économique, etc.

C’est ainsi que se pose la question de la coordination et de l’augmentation des enseignements de défense et, plus largement, la diffusion de l’esprit de défense et de sécurité dans l’enseignement supérieur. Depuis une quarantaine d’années, il est possible de distinguer trois grandes périodes dans les relations Défense-Université. Une période de montée en puissance, de 1970 à 1992, grâce à une volonté politique. Une période de repli, de 1992 et surtout 1997 – date de la loi portant la suspension du service national – à 2007. Une période marquant un intérêt renouvelé pour cette problématique à partir de 2007, avec le protocole d’accord signé par les ministres chargés de la Défense, de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le 31 janvier 2007 ; la bonne application de ce protocole constituant un enjeu national majeur.