Institutions internationales - La puissance est ma gloire - L'élargissement de l'UE à la discrétion de Berlin - L'unité européenne : un simple postulat
Comment disconvenir qu’à moyen terme les affaires européennes ne se dérouleront pas selon les schémas prévus ? D’abord en raison de la composition de la nouvelle Commission de Bruxelles (nous y reviendrons), mais surtout du fait de la guerre du Kosovo, véritable expédition punitive contre la Serbie, lancée par l’Otan dans une situation où elle n’avait que faire. Washington a soutenu les tâlebân pour contrer l’ex-URSS avec les conséquences actuelles ; quelles raisons y avait-il pour intervenir en Serbie ? Pour sauver les Kosovars ? « Quand l’opprimé prend les armes au nom de la justice, il fait un pas sur la terre de l’injustice », écrivait Albert Camus (Express du 28 octobre 1955). La formule est cinglante mais approximative, car cela engendre en fait le désordre comme il se constate dans les Balkans.
La puissance est ma gloire
Toute une technologie aérospatiale a été utilisée contre la mémoire collective d’un peuple sans raison stratégique valable. Contre l’épaisseur de l’histoire, on jouait avec la fluidité de la géographie et les pulsions ethniques. Jusqu’où le droit à sécession ? Jusqu’au retour au clan tribal dès lors qu’on en admet le principe, ne nous leurrons pas !
Les États-Unis sont devenus l’hêgemôn de la planète (en attendant la Chine). Ils ne souffrent pas qu’un pays leur résiste au risque d’encourir aussitôt le sort de 1’Irak ou de la Serbie (1). La pax americana telle que l’impose l’Otan actuellement n’est très probablement qu’un banc d’essai en vue de fixer la prépondérance américaine dans tous les secteurs et sur une aire géographique la plus grande possible. On le voit déjà dans les affaires commerciales. Or, cette puissance rayonne d’une gloire qui lui est propre et qui attire à elle bien des commensaux.
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