Le 8 mars 2025, la Corée du Nord a dévoilé son premier sous-marin nucléaire, capable de transporter dix missiles balistiques, marquant une avancée stratégique majeure malgré son isolement. Ce projet, potentiellement soutenu par la Russie, renforce sa dissuasion maritime et pose des risques de prolifération. Il transforme la menace nord-coréenne en une force mobile et furtive, compliquant les mécanismes de désarmement et relançant la course aux armements en Asie. Pour l'auteure, une réponse internationale coordonnée devient urgente.
North Korean nuclear submarine: a technological breakthrough with explosive geopolitical implications
On March 8, 2025, North Korea unveiled its first nuclear-powered submarine, capable of carrying ten ballistic missiles, marking a major strategic advance despite its isolation. This project, potentially supported by Russia, strengthens its maritime deterrent and poses proliferation risks. It transforms the North Korean threat into a mobile and stealthy force, complicating disarmament mechanisms and reigniting the arms race in Asia. For the author, a coordinated international response is becoming urgent.
Le 8 mars 2025, dans une annonce soigneusement orchestrée, la Corée du Nord a levé le voile sur un projet militaire d’envergure : la construction de son tout premier sous-marin à propulsion nucléaire. Ce navire, capable de transporter jusqu’à dix missiles balistiques stratégiques, s’inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer les capacités militaires du pays malgré un isolement économique et technologique sévère.
Au-delà d’un saut technologique, ce sous-marin incarne une transformation doctrinale nord-coréenne à travers laquelle le régime de Kim Jong-un affirme son intention de faire de la dissuasion maritime un pilier central de sa stratégie militaire et de sa marine « une force d’élite dotée de l’arme nucléaire » (1). Surtout, ce projet, potentiellement soutenu par la Russie, intervient dans un contexte de tensions géopolitiques exacerbées et soulève des questions cruciales sur la prolifération nucléaire et les mécanismes de désarmement.
Une ambition longtemps mûrie
L’annonce de mars 2025 n’est pas un coup d’éclat isolé. Depuis son premier essai nucléaire en 2006, la Corée du Nord s’inscrit dans une trajectoire méthodique de renforcement militaire, étendant ses capacités balistiques et nucléaires – avec notamment un test de lancement de missiles de croisière stratégique en mer Jaune à la fin du mois de février (2).
Il reste 89 % de l'article à lire