Donald Trump, affaibli par des défaites électorales locales et des affaires comme celle d’Epstein, peine à tenir ses promesses de paix. Pendant ce temps, Poutine avance en Ukraine, bombardant infrastructures et villes. Les États-Unis, absents des scènes internationales (COP30, G20), laissent l’Europe et l’Ukraine affronter un hiver difficile, alors que nos compétiteurs stratégiques, eux, suivent leur agenda à la lettre.
Éditorial – Les États-Unis aux abonnés absents (T 1770)
(Image générée par IA / Adobe Stock)
Editorial —Where are the US?
Donald Trump, weakened by local electoral defeats and scandals like the Epstein affair, is struggling to keep his promises of peace. Meanwhile, Putin is advancing in Ukraine, bombing infrastructure and cities. The United States, absent from the international stage (COP30, G20), is leaving Europe and Ukraine to face a difficult winter, while our strategic competitors are pursuing their agendas to the letter.
Donald Trump qui se vantait-il y a encore peu d’avoir résolu entre huit et dix conflits à lui tout seul semble, telle la Cigale de La Fontaine, bien démuni alors que l’hiver arrive. Dépité de ne pas avoir eu le prix Nobel de la Paix, vexé d’avoir trouvé plus rude que lui en affaires avec Xi Jinping, son camp républicain battu aux élections locales de début novembre, même s’il affirme que son absence sur les affiches des candidats est la cause de ces défaites électorales, le voilà pris dans les affres de l’affaire Epstein et de l’insatisfaction des électeurs consommateurs américains qui constatent, au final, que les droits de douane à l’emporte-pièce renchérissent le coût de la vie, à commencer par le café quotidien.
La victoire de Zohran Mamdani à la mairie de New York était prévisible, mais trop atypique, car Big Apple n’est pas représentative de la réalité des États-Unis, notamment de la Rust Belt qui a soutenu Trump et le mouvement MAGA. Ce qui, par contre, constitue un revers sérieux pour la Maison Blanche, ce sont les élections des nouvelles gouverneures de Virginie, Abigail Spanberger, une ancienne de la CIA, et Mikie Sherill dans le New Jersey, auparavant pilote dans l’US Navy. Des profils centristes, patriotiques et sécuritaires largement élues et démontrant que les Démocrates commencent à surmonter le traumatisme de la défaite de 2024, avec dans le viseur les élections de Mid term en novembre 2026.
Et la scène politique intérieure américaine l’emporte désormais sur les velléités internationales de Donald Trump, même s’il a largement cassé les codes et déstabilisé l’ordre mondial depuis son élection il y a un an. Même sa démonstration de force au large des Caraïbes avec l’envoi du porte-avions USS Gerald Ford, le dernier né de l’US Navy, ne doit pas cacher les nouvelles difficultés qui s’accumulent sur le camp républicain lui-même en proie aux doutes à la suite d’un long shutdown et à la contestation des élus MAGA.
Les États-Unis sont donc aux abonnés absents sur la scène internationale, notamment de la COP 30 qui se déroule à Belem, au Brésil – Donald Trump niant les questions climatiques – et ne seront pas représentés au prochain sommet du G 20 qui va avoir lieu ce mois-ci en Afrique du Sud, Donald Trump se considérant au-dessus de ces rencontres, détestant le multilatéralisme et exigeant, de toute façon, la place centrale.
Pendant ce temps-là, Vladimir Poutine en profite. Ses forces grignotent inexorablement du terrain autour de Pokrovsk, même si le prix humain est exorbitant : un millier de soldats russes hors de combat chaque jour. Il bombarde sans répit l’Ukraine en ciblant les infrastructures énergétiques, ferroviaires et les principales villes pour y faire des victimes. Ses objectifs n’ont pas changé depuis 2022 et sont régulièrement répétés par son premier cercle, à commencer par son porte-parole Dimitri Peskov et son ministre des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov. Alors qu’à Kyiv, le président Zelensky est confronté à une affaire de corruption sans précédent touchant plusieurs ministres et donc le fragilisant sur la scène politique.
L’hiver qui vient s’annonce donc difficile pour l’Ukraine en l’absence totale d’une perspective pouvant amener à un cessez-le-feu. Vladimir Poutine va continuer, Donald Trump est trop occupé par sa scène intérieure et les Européens essayent de faire ce qu’ils peuvent, alors même que les opinions publiques sont lassées de cette routine de la guerre. L’hiver sera long. ♦
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