Politique et diplomatie - Le président Kennedy en Europe
Quel tableau peut-on brosser de la situation internationale en juin 1961 ? Quelles perspectives cette situation nous ouvre-t-elle ? Il est permis de poser ces questions au lendemain de la visite effectuée par le Président Kennedy en Europe, de ses entretiens avec le Général de Gaulle à Paris et avec M. Khrouchtchev à Vienne.
Quel que soit l’intérêt des conversations que le Président des États-Unis eut à Londres, à son retour de Vienne, avec le Premier britannique, celles-ci ne pouvaient apporter d’éléments nouveaux dans le comportement des États-Unis en matière de politique extérieure. Il n’en est pas de même des rencontres de Paris et de Vienne.
À Paris, il n’est pas douteux que malgré la généralité des propos échangés la rencontre a été un succès. Sans doute le Président de la République française n’a-t-il pas convaincu son interlocuteur du bien-fondé de ses conceptions sur le caractère national de la défense et de la légitimité de l’armement nucléaire français. Le Président Kennedy, de son côté, n’a pas pris — n’a pas pu prendre — d’engagements concrets quant à la coopération des États-Unis aux recherches scientifiques et à l’effort technique de la France en matière nucléaire. Il a, sur ce point, fait état de la législation américaine, qu’il n’est pas en son pouvoir de modifier sans l’accord du Congrès. Et le Congrès reste résolument hostile à tout élargissement du club nucléaire.
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