Sciences et techniques - Les nouveaux matériaux de blindage
Canon et blindage
L’instinct de conservation a toujours poussé l’homme à chercher une protection contre les menaces extérieures, particulièrement vives sur les champs de bataille. Le devoir du guerrier est de donner des coups et d’éviter ceux des adversaires. Les matériaux employés par l’homme pour se protéger ont été assez divers et l’histoire nous révèle l’utilisation du bois, du cuir et surtout du fer pour la confection des bouchers, des cottes de mailles, des armures, des casques. À une époque donnée, le type de protection variait suivant la mission et le mode de locomotion (fantassins, cavaliers).
L’inconvénient de certains de ces moyens était qu’ils paralysaient pratiquement l’utilisateur. L’encombrement et le poids des armures étaient tels que le cavalier malheureux qui tombait de cheval ne pouvait plus se relever. Pour limiter ces mises hors de combat peu glorieuses, on équipait les montures avec des armures qui ne faisaient qu’alourdir encore l’équipage. On reconnaît déjà là le souci de protéger le matériel. Les problèmes posés par l’utilisation des blindages restent les mêmes aujourd’hui. Ils abaissent la capacité de mouvement des combattants, rendent le matériel plus difficile à manier et limitent la mobilité des véhicules. L’inconvénient principal du blindage est qu’il reste un poids mort jusqu’au moment de l’impact. Il est cependant nécessaire pour limiter les pertes en hommes et en matériels, ces derniers étant d’autant plus vulnérables qu’ils sont plus complexes. Les blindages individuels jouent également un rôle psychologique indéniable : le soldat qui se sait protégé se montre beaucoup plus combatif. Pour ces raisons et parce que les progrès technologiques l’ont permis, ils ont fait leur réapparition après quelques essais limités lors des derniers conflits mondiaux.
Le blindage idéal serait celui qui assurerait une protection complète avec un poids quasiment nul. Il ne sera évidemment jamais atteint mais on tente de s’en rapprocher en utilisant des matériaux très résistants et de densité relativement faible pour protéger les parties du corps ou du matériel les plus vulnérables contre le type de projectiles pour lequel la probabilité d’impact est la plus grande. Dans cet exposé, nous nous proposons de décrire rapidement les matériaux nouveaux utilisés ou envisagés pour les blindages contre les armes classiques, d’en citer quelques exemples d’application et d’étendre notre propos à la protection contre les armes nucléaires.
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