Afrique - Après la dévaluation du franc CFA
La dévaluation du franc CFA décidée le 11 janvier 1994 à Dakar par les 14 pays de la zone franc et qui modifie la parité de cette monnaie par rapport au franc français au taux de 100 F CFA pour 1 F français et de 75 F comoriens pour 1 FF, n’a pas été véritablement une surprise, même si elle constitue un choc politique et économique pour les pays concernés.
Depuis 46 ans, les pays de la zone ont bénéficié de trois avantages monétaires, le maintien de la parité, la libre transférabilité des capitaux et la convertibilité. Pendant longtemps, ces trois avantages ont joué favorablement sur la croissance des économies et le développement de ces pays. À partir du milieu des années 1980, la situation a commencé à changer notablement. D’abord, à la suite de l’accord monétaire de Plaza, en 1985, la valeur du franc français s’est accrue de 70 % par rapport au dollar, tirant le franc CFA vers le haut. En second lieu, la chute continue des cours mondiaux des principaux produits d’exportation africains a provoqué une baisse de 40 % des termes de l’échange de la zone CFA depuis 1986.
Dans ce contexte de crise financière qui venait aggraver une crise économique profonde, une série de facteurs négatifs se sont additionnés : les flux d’investissements privés sont tombés à un niveau très bas, le poids de la dette extérieure est devenu de plus en plus lourd, et surtout les politiques d’ajustement structurel dans lesquelles les pays de la zone se sont engagés ont abouti dans la quasi-totalité des cas à des échecs, dus en grande partie, malgré les efforts courageux de plusieurs pays, à l’incapacité de mettre en œuvre les mesures préconisées par les institutions de Bretton Woods.
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