Politique et diplomatie - Vers quelle paix au Proche-Orient
Le 26 mars, le traité de paix entre l’Égypte et Israël a été signé solennellement à Washington. Rédigé en trois langues, l’arabe, l’hébreu et l’anglais, il a été signé par le Président Carter au même titre que par le Président Sadate et le Premier ministre Begin. Il s’agit, en effet, non seulement d’un accord mettant fin au conflit qui, depuis trente ans, oppose à Israël son voisin arabe le plus puissant, mais d’un engagement diplomatique trilatéral qui officialise la participation directe des États-Unis au maintien de la paix et de la stabilité dans la région.
Et c’est bien là la donnée nouvelle sur laquelle on n’a pas assez mis l’accent. Les commentateurs ont en effet présenté ce prolongement laborieux de l’accord de Camp David sinon comme la conclusion de la paix au Proche-Orient, au moins comme le premier acte du processus devant y conduire. On a en général – à l’exception d’Éric Rouleau dans Le Monde, et d’éditoriaux parus dans l’International Herald Tribune (1) – minimisé la signification et la portée de l’engagement américain.
En effet, ce qui apparaissait en filigrane dans le texte des accords de Camp David du 17 septembre 1978 ressort en clair d’une analyse du traité du 26 mars et des textes qui l’accompagnent : les États-Unis s’engagent à aider à tous égards – politiquement et diplomatiquement, financièrement et économiquement, militairement enfin – l’Égypte et Israël, ainsi qu’à veiller à l’application intégrale du traité. Qu’on y prenne garde : cet engagement clôt la période de repli qui fit suite à l’échec vietnamien et au scandale du Watergate. Il signifie des choses bien différentes :
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