Revue des revues
La revue américaine, organe du Foreign Policy Research Institute (FPRI) de Philadelphie, vient de changer de rédacteur en chef, le nouveau s’appelant David Eisenhowwer. Il a ressenti le besoin de la définition d’une doctrine dans la politique étrangère de son pays qu’il demande en premier lieu à Harvey Sicherman, vice-président du FPRI, après une introduction de l’ambassadeur Robert Strauss-Huppé sur un nouveau « conflit prolongé » qui a remplacé la guerre froide.
Pour Harvey Sicherman, les États-Unis ont une nouvelle guerre à gagner, une nouvelle paix à établir. Après avoir été accusé par la revue Time de septembre d’« unilatéralisme arrogant » ignorant ses Alliés, le gouvernement Bush a fait un mauvais démarrage en donnant l’impression qu’il ne savait pas quoi faire, en laissant tomber la Corée du Sud et Y. Arafat. La politique de l’Otan a été soutenue à Varsovie sans s’engager dans l’humanitaire ou dans la construction d’une nation. Il s’est opposé à l’indépendance de Taïwan ; mais G. Bush s’est heurté à V. Poutine pour la défense antimissiles. Le sommet de juin 2001 a opposé les anti-Clinton aux anti-Eltsine. Finalement G. Bush n’a pas pu définir une politique étrangère. Son élan s’est arrêté.
Après le 11 septembre, troisième action d’Al Quaïda contre les États-Unis au moins, la réaction américaine a révélé la force de Bush. En deux semaines, il a donné la liste des objectifs de la guerre, spécifié les moyens et proclamé un calendrier. Sa stratégie repose sur un objectif déclaré de cette guerre, le terrorisme, sur le plan international, le front étant partout, des choix stratégiques étant imposés à ceux qui s’opposent aux États-Unis. Beaucoup d’États ont ainsi pu participer à une « coalition tournante » pendant que les États-Unis gardaient leur liberté d’action militaire. L’action sur l’Irak a été suspendue jusqu’à preuve de la complicité de Saddam Hussein. Une coalition internationale a été formée rapidement par les Alliés, l’Otan invoquant pour la première fois la clause de défense mutuelle deux jours après l’attaque. En déclarant que « nous avions trouvé notre mission », il a annoncé qu’il savait ce qu’il voulait faire dans le monde. En moins de cent jours, les taliban étaient écrasés en Afghanistan, sans soulèvement d’un islam uni. Les États-Unis sont vraiment la seule superpuissance.
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