À la veille de l'élargissement de l'Union, il est précieux de mieux connaître l'évolution récente, les orientations, comme l'histoire, la culture et la société de nos futurs partenaires.
Parmi les livres - Europe centrale et orientale
En septembre 2001, dix années après l’effondrement de l’URSS, la Commission de géographie politique de l’Union géographique internationale et le Laboratoire espace et culture du CNRS ont organisé un colloque à la Sorbonne pour tenter de tirer un premier bilan des héritages soviétiques et socialistes en Europe de l’Est et en CEI (1).
Héritages soviétiques et socialistes
En fait la diversité des communications, la richesse des discussions et l’intensité des échanges ont débordé le strict cadre de cette rencontre d’où le titre choisi pour présenter l’ensemble des travaux. La question des héritages soviétiques et socialistes est la première à avoir été examinée. Il s’agissait principalement de scruter les variations et déplacements de population, la réorientation des courants commerciaux et la distribution des forces productives. Chacun des territoires constitués de l’ancienne Union soviétique a cherché à mettre en valeur ses atouts ou à tirer profit de la proximité de voisins développés, comme c’est le cas de l’Estonie proche de la Finlande. Outre une étude des évolutions démographiques dans l’ensemble des États de l’espace couvert par le colloque, une première partie est consacrée aux recompositions spatiales et territoriales des États ou portions d’États. Les populations russophones sont très présentes dans les capitales, elles représentent 47 % de la population de Tallin et 56 % de celle de Riga, les ports et les centres industriels. Kaliningrad oscille entre des tentatives de repli sur soi ou d’ouverture vers l’extérieur. Quant à la Biélorussie, elle reste partagée entre des disparités régionales partiellement déterminées par des évolutions postérieures à la disparition de l’URSS. Un autre chapitre se concentre davantage sur les aspects géopolitiques des héritages soviétiques et socialistes, étant entendu que la donne européenne et mondiale a connu des évolutions rapides depuis les années 80. On ne saurait ici résumer les différentes contributions qui portent sur la nouvelle identité territoriale russe, les relations entre la Russie et l’Ukraine, l’émergence des nouvelles identités nationales en Moldavie et en Transnistrie.
Ex-Yougoslavie
La deuxième partie traite de l’espace ex-yougoslave entre incertitudes et recompositions. Sans vouloir épuiser une aussi riche matière, tous les intervenants, sans apparemment se donner le mot, ont cherché à se démarquer de la légende noire des pays de l’ex-Yougoslavie, légende développée par le grand écrivain britannique Rebecca West (1892-1983) et par l’écrivain yougoslave Ivo Andric (1892-1975), prix Nobel de littérature 1961. Deux générations d’hommes ont été influencées par le best-seller de la première, Black Lamb and Grey Falcon, ou par Le pont sur la Drina du second, qui véhiculaient trois idées qui ont fait des ravages dans les esprits : la guerre était inévitable, les haines étaient multiséculaires, et les musulmans de Yougoslavie étaient racialement inférieurs. Toutes ces contributions sont agrémentées de cartes (quoique pauvres) et de tableaux ainsi que d’une courte biographie. Même si cet ouvrage collectif, ne pouvait, par nature, répondre à toutes les questions qu’implique son titre, il a ouvert bien des portes.
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