La réaction à l’ouragan Katrina a tragiquement mis en évidence l’incapacité américaine à faire face efficacement, sur son propre sol, à une catastrophe naturelle pourtant prévisible et annoncée. Cela s’explique principalement par la réticence culturelle américaine envers l’intervention de l’État fédéral dans les affaires locales, réticence qui s’applique particulièrement aux forces armées et qui se traduit par un dispositif juridique contraignant et un outil opérationnel compliqué, ne disposant pas de l’unité de commandement indispensable à l’action en temps de crise.
La Homeland Security à l'épreuve de Katrina
Homeland Security after Hurricane Katrina
The reaction to Hurricane Katrina tragically highlighted America’s inability to respond effectively, and on its own territory, to a predictable and predicted natural disaster. This is mainly explained by a culture in the United States of aversion to federal interference in local affairs—an aversion which applies particularly to use of the armed forces, and has resulted in a highly constraining legal process and complicated operational arrangements which lack the unity of command essential for action in a time of crisis.
Le président Bush déclarait depuis la Nouvelle-Orléans, le 16 septembre dernier, que quatre ans après l’effrayante expérience du 11 septembre 2001, les Américains devaient pouvoir compter sur une réaction plus efficace face à une situation d’urgence et reconnaissait sa responsabilité personnelle dans ce fiasco. Ces propos faisaient écho à ceux de Suzan Collins, sénateur républicain du Maine, président la Commission des affaires gouvernementales et de sécurité intérieure : « il est difficile de comprendre le manque de préparation et l’inefficacité de la réponse initiale à un désastre qui avait été annoncé pendant des années et pour lequel des avertissements avaient été donnés pendant plusieurs jours ».
Une organisation trop complexe
La création en juin 2002 du Department of Homeland Security (DHS), ministère regroupant quelque 22 agences, 170 000 personnes et disposant d’un budget annuel de quelque 35 milliards de dollars, pouvait laisser prévoir une rationalisation du dispositif de réaction aux situations de crise intérieure. Les faits ont montré que l’objectif n’avait pas été atteint. Le nouveau département, en regroupant, sous une même autorité, plusieurs agences dépendant auparavant de différents ministères, a certainement fait progresser la synergie de la réponse au niveau fédéral, mais n’a pas clarifié la question du rôle du Pentagone dans les situations de crises intérieures et n’a pas organisé de façon opératoire l’articulation entre le niveau local, le niveau de l’État et le niveau fédéral.
Le Pentagone réticent
La place du ministère de la Défense dans le dispositif, et, par conséquent, l’implication des forces armées dans la gestion des crises intérieures demeurent ambiguës. En effet, le Pentagone répugne à s’impliquer dans ce type de mission, pour lesquelles lui seul dispose pourtant des moyens de commandement et d’intervention rapide suffisants en termes de capacité et de disponibilité.
Il reste 84 % de l'article à lire
Plan de l'article





