Les attentats de Madrid du 11 mars 2004 et de Londres du 7 juillet 2005 invitent à repenser la mouvance communément désignée sous le terme d’Al-Qaïda et à proposer un nouveau modèle pour la caractériser. Pris sous l’angle d’une entité de type biologique, le développement international d’Al-Qaïda peut alors s’expliquer, au moins en partie, par l’utilisation des moyens modernes de communication, plus particulièrement l’Internet, comme vecteur de propagation et de contamination.
Géopolitique et criminologie - La mouvance salafiste internationale et l'Internet
Geopolitics and criminology–The international jihadist movement and the Internet
The terrorist attacks in Madrid on 11 March 2004 and London on 7 July 2005 call for a rethink about the terrorist network generally referred to as al-Qaeda, and a new model by which it can be characterised. Considered as a sort of biological entity, the international development of al-Qaeda can be seen, at least in part, as the exploitation of modern communications, particularly the Internet, as a vector of propagation and contamination.
Les enquêtes policières et judiciaires engagées contre les groupes jihadistes à l’origine des attentats de Madrid le 11 mars 2004 et des attentats de Londres le 7 juillet 2005 ont démontré que ces groupes n’avaient, en réalité, jamais eu de lien avec ce que l’on appelle Al-Qaïda. Néanmoins, ils ont revendiqué ces actes au nom de cette organisation.
Ces affaires illustrent en définitive assez bien ce qu’est la structure réelle de ce qui est communément appelé Al-Qaïda, « la base » ou « la règle » en arabe. Il s’agit en réalité d’une mouvance protéiforme, en perpétuelle reconfiguration et dont les relations internes sont fluctuantes, incertaines, floues : la mouvance salafiste internationale. Il semble donc impropre d’utiliser la terminologie d’organisation pour définir cette mouvance, qui s’avère peu ou pas structurée, dont le comportement au niveau mondial n’est en rien déterministe, et dont les relations avec les groupes commettant des actes terroristes sont parfois informelles ou inexistantes.
Ce constat permet de poser le problème, mais pour une démocratie qui cherche à se prémunir d’actes terroristes contre son territoire, ses ressortissants ou ses intérêts, il convient d’anticiper et de détecter les signaux faibles le plus en amont possible de la préparation de ces actes. En raison de l’analyse précédente, il paraît complexe et difficile de procéder à une telle anticipation. La première étape consiste donc à modéliser le problème, éventuellement à le simplifier momentanément, pour dégager des critères de détection.
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