Les Balkans ne constituent plus la priorité opérationnelle de l’Alliance : l’Otan maintient son dispositif au Kossovo en attendant de se désengager, et conserve des organes de liaison qui conseillent les gouvernements locaux à conduire leur réforme de défense, selon des normes euratlantiques : la mise en place d’un bureau à Belgrade en est le dernier avatar. Aujourd’hui, la vraie priorité se situe en Afghanistan, pour une raison assez simple : l’Otan n’est pas absolument sûre de gagner. C’est son avenir opérationnel qui se joue d’une certaine façon : démontrera-t-elle à Kandahar qu’elle est une agence mondiale de sécurité ? D’autres théâtres ne doivent pas être négligés : la surveillance maritime de la Méditerranée en est un vieil exemple, tout comme la mission en Irak. On a surtout remarqué au cours des douze derniers mois que l’Otan a mis le pied en Afrique en soutenant l’UA au Soudan, et a déployé la NRF au Pakistan, même si l’expérience demeure controversée. De nouveaux théâtres géographiques, des missions renouvelées, c’est une certaine transformation opérationnelle de l’Otan qui a en fait été conduite.
Les opérations de l'Otan en 2006
NATO operations in 2006
The Balkans are no longer the Alliance’s top operational priority. NATO is maintaining its capability in Kosovo prior to its disengagement, and is keeping its liaison organisation, which advises the local governments in carrying out their defence reforms in line with Euro-Atlantic standards. The creation of an office in Belgrade is the latest sign of this. Today, NATO’s real priority is in Afghanistan, for a fairly simple reason: NATO is not absolutely sure of winning. In a sense, NATO’s operational future is at stake. Will it demonstrate in Kandahar that it is a world security agency? Other theatres must not be neglected. Maritime surveillance of the Mediterranean is an old example, as is the mission in Iraq. Over the last twelve months NATO has set foot in Africa by supporting the AU in Sudan, and has deployed the NRF in Pakistan, although the event remains controversial. New geographical theatres, new missions; an operational transformation of NATO has taken place.
Le 13 mai 2006, le journal Le Monde estimait que « quand l’Europe freine, l’Otan accélère ». Ce fut particulièrement vrai dans le domaine des opérations puisque au cours des douze derniers mois, outre la conduite des opérations et missions déjà organisées, l’organisation a su mettre le pied en Afrique et déployer la force de réaction de l’Otan Nato Response force (NRF) au Pakistan. Fin 2006, elle aura pris le contrôle de tout le territoire afghan et installé un bureau de liaison à Belgrade, l’ancien ennemi de 1999.
Cet activisme mérite l’attention, car entre les nouveaux théâtres géographiques et les missions renouvelées, c’est une certaine transformation opérationnelle de l’Otan qui a en fait été conduite. En jeu, l’éventuelle agence mondiale de sécurité que pourrait devenir l’Otan, conformément aux desseins américains.
La KFor, toujours…
Le Kossovo (1) constitue toujours un important centre d’intérêt de l’Otan, car la Kfor demeurait en juillet 2006 la première opération de l’Otan : première par l’antériorité, maintenant que la Sfor a été fermée ; première surtout par les effectifs, puisqu’elle déploie 16 800 hommes. Toutefois, il faut mettre cet effectif en regard des 50 000 envoyés à l’origine en 1999.
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