Pour dynamiser son économie et lutter contre le chômage, la France doit d’abord s’appuyer sur son industrie. Prématurément enterrée depuis la fin des années 80, l’industrie, qui, dans sa conception moderne, recouvre l’ensemble des activités du système productif, reste le levier essentiel de notre prospérité. Dans une économie mondiale taraudée par une lutte sans merci entre capitalisme financier et capitalisme du savoir, de nombreux pays montrent qu’il est possible d’agir. La France et l’Europe doivent travailler à la réalisation d’un véritable projet de développement par l’industrie.
L'industrie est notre avenir
Industry in our future
France must base itself on its industry to boost its economy and tackle unemployment. Industry has been written off prematurely since the end of the 1980s; however, the modern concept of industry (which covers all aspects of the system of production) remains the essential lever of our prosperity. In a global economy polarised by the ruthless struggle between financial capitalism and the capitalism of knowledge, many countries have shown that it is possible to act. France and Europe must work to construct a veritable project of development through industry.
L’industrie est notre avenir. Cette affirmation peut paraître déplacée, tant l’idée contraire semble aller de soi depuis la fin des années 80. Nous serions rentrés dans une société « post-industrielle », dans laquelle les services auraient remplacé l’industrie, doublée d’une « nouvelle économie », celle de l’Internet et de la finance. Avec l’entrée de l’Inde et de la Chine dans l’économie mondiale, la société de l’immatériel aurait vocation à être à l’Ouest, l’industrie au Sud et en Asie. Avec la nécessité d’un développement durable, l’industrie serait à proscrire : polluante, elle serait une menace pour les personnes et pour le devenir de la planète. Devant de tels arguments, notre ambition peut paraître déraisonnable.
Et pourtant… Depuis de nombreuses années, nous subissons un monde en panne de régulation, une Europe en panne de projet, une France en mal de stratégie économique. Les réponses à apporter à cette situation se partagent, dans le débat actuel en Europe et en France, autour de deux orientations. Pour les uns, le salut est dans la généralisation de la flexibilité tous azimuts et la baisse continue du coût du travail. Or, nous savons que cette solution nous conduit tout droit à exposer encore davantage l’économie à la concurrence des grands pays émergents. Pour les autres, il est dans la course technologique incessante, qui exclura inévitablement un grand nombre de travailleurs et réduira notre base industrielle.
Le rôle du Politique est justement d’ouvrir des perspectives et de faire des choix, non de véhiculer un discours de l’adaptation sous contraintes, de la résignation et du repli défensif. L’objectif et notre suggestion dans cette contribution sont de nous mobiliser autour d’un projet de développement par l’industrie ; par la création d’activités et d’emplois, par leur localisation et leur maîtrise. Pour cela, il nous faut d’abord comprendre pourquoi l’industrie constitue un levier essentiel de notre prospérité actuelle et future. Puis identifier les difficultés qu’elle a à affronter, en particulier la financiarisation de l’économie. Après avoir tiré les enseignements des politiques conduites dans d’autres pays, nous serons en mesure de proposer les grandes orientations d’un projet de développement par l’industrie.
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