Le Groupe de recherche sur l’Union pour la Méditerranée (Grum), a été mis en place en octobre 2007 par le Centre d’études et de recherche de l’École militaire (Cerem). Ce groupe multidisciplinaire d’experts a pour objectif de faire des propositions relatives à l’élaboration de l’UPM et de son volet sécurité. Une première chronique, parue en janvier, a fait connaître les premiers résultats des travaux de ce groupe d’experts, qui travaille selon les méthodes classiques de la liberté académique de recherche. En janvier 2008, afin d’ouvrir ses réflexions à des experts d’autres nationalités, le Grum a lancé un appel à contributions auprès de spécialistes de tous les pays riverains, qui constituent le Groupe d’experts sur la Méditerranée (Grem). Les travaux du Grum et du Grem n’engagent pas le ministère de la Défense.
Méditerranée - L'Union pour la Méditerranée (UPM) : évolutions structurelles, objectifs et volet sécurité
Les contours de l’Union méditerranéenne ont beaucoup évolué depuis que ce projet de coopération a été évoqué pour la première fois, dans le discours de Toulon de février 2007. Devenue « une union de projets pour un projet d’union » (1), cette initiative est aujourd’hui dénommée Union pour la Méditerranée (UPM). À l’heure où ces lignes sont rédigées, le Conseil européen des 13 et 14 mars vient tout juste d’endosser l’accord franco-allemand du 3 mars 2008 et d’officialiser le rattachement de l’UPM au processus de Barcelone. Du fait du très court délai entre cet accord et le bouclage de ce numéro, cette évolution structurelle ne va faire l’objet que de quelques remarques, en première partie de cette chronique. Une analyse plus complète sur les conséquences de ce compromis sera développée par le Groupe de recherche sur l’Union pour la Méditerranée (Grum) dans un numéro spécial de Défense nationale et sécurité collective, en mai. Cette chronique se propose, dans une deuxième partie, de rendre compte des travaux du Grum et des contributions des experts méditerranéens consultés concernant les objectifs de l’UPM et la définition de son volet sécurité.
Réflexions sur les récentes évolutions institutionelles
L’imprécision qui était initialement reprochée à l’UPM tend à s’atténuer, surtout depuis l’accord franco-allemand qui a été annoncé début mars. Dans ce compromis, la France a accepté des évolutions du projet pour éviter une inutile confrontation avec les intérêts de l’Allemagne. Une tension prolongée sur l’UPM aurait en effet pu avoir des conséquences néfastes sur le projet lui-même et peser excessivement sur l’ensemble de la présidence française de l’UE.
Cet accord, validé par le Conseil européen, permettra à tous les membres de l’UE d’être membres de plein droit de l’UPM. Cette nouvelle disposition institutionnelle constitue une modification substantielle du projet, puisque celui-ci prévoyait initialement que seuls les pays riverains pourraient en être membres fondateurs, les membres de l’UE non-riverains étant seulement autorisés à être observateurs ou à participer à certaines coopérations.
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