L’Union européenne assume un rôle déjà important au Kosovo. La mission EULex Kosovo, sur le point d’être déclarée opérationnelle, renforcera l’état de droit et sera un acteur clé pour la stabilité au Kosovo, et plus généralement dans les Balkans. EULex Kosovo sera la plus importante mission civile de l’UE et la première à détenir un pouvoir exécutif. Le mandat consiste à surveiller, encadrer et conseiller les autorités et institutions du Kosovo dans le domaine de l’état de droit et particulièrement dans la police, la justice et les douanes. Des juges, procureurs, officiers de police et autres experts seront co-localisés avec leurs homologues kosovars et auront pour objectif de soutenir les institutions dans leur prise de responsabilité.
Opérations civiles de l'UE : perspectives d'EULex Kosovo
EU civilian operations: EULEX Kosovo prospects
The European Union is already playing an important role in Kosovo. The EULEX Kosovo mission, about to be declared fully operational, will strengthen rule of law in the new political process and will be a key factor for stability in Kosovo, and in the Balkans more widely. EULEX Kosovo is the EU’s biggest civilian mission and the first with executive powers. The mandate consists in monitoring, mentoring and advising the authorities and institutions in Kosovo in the field of rule of law, especially in the police, justice and customs. Judges, prosecutors, police officers and other experts will be collocated with their local counterparts and will assist the institutions, judicial authorities and law en-forcement agencies in their progress towards sustainability and accountability.
Les événements du 17 mars 2008 à Mitrovitca ont rappelé soudainement la nécessité d’une coopération étroite et permanente entre les différentes institutions internationales agissant pour la stabilité et la sécurité au Kosovo. Ces acteurs sont déjà nombreux, soit qu’ils agissent pour la reconstruction, comme les organisations non gouvernementales (ONG), l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ou la Commission européenne ; soit qu’ils interviennent directement ou indirectement pour le maintien de l’ordre, la formation des forces de police ou la sécurité, comme la Mission d’administration intérimaire des Nations unies au Kosovo (Minuk), ou la Force pour le Kosovo (KFor). Le Kosovo a-t-il besoin d’un nouvel acteur, d’une institution supplémentaire, au risque de diluer davantage les efforts de la communauté internationale, d’augmenter peut-être la frustration et l’incompréhension des populations locales et, pire, de mettre en danger les individus ou les unités sur le terrain par un besoin supplémentaire de procédures de coordination toujours délicates en milieu international ?
Dans le cadre de la reconfiguration de la présence internationale au Kosovo (1), la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD) affiche des objectifs élevés bientôt relayés par la présidence française dont l’ambition réside clairement dans le renforcement de celle-ci. La mission EULex Kosovo est la plus importante mission civile jamais déployée par l’Union européenne dans le domaine de l’état de droit et la première à posséder des pouvoirs exécutifs. Sa particularité réside dans l’approche intégrée des trois composantes (police, justice, douanes), la prise des responsabilités des fonctions régaliennes par les autorités du Kosovo et des pouvoirs exécutifs en dernier ressort.
Après neuf années d’incertitude sur le statut final du Kosovo, EULex Kosovo montre l’engagement de l’Union européenne pour assister le Kossovo dans un processus politique nouveau. Cette mission présente un visage nouveau dans l’éventail des opérations civiles conduites par l’Union européenne et constitue actuellement une des priorités de la PESD. Par son importance et sa spécificité, cette mission fait face à des enjeux importants, à court terme d’abord dans sa phase de montée en puissance, puis à long terme dans les résultats espérés sur les institutions du Kosovo.
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