L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) fournit un cadre unique pour étudier les tendances qui se manifestent dans ses 56 États participants. C’est le lieu où s’expriment une fois par semaine les préoccupations sur la situation qui prévaut, sur le plan de la sécurité, dans la grande Europe. Les États participants de l’OSCE partagent une vision commune de la sécurité globale, fondée sur le partage de valeurs communes, sur la concertation et sur l’action conjointe. Comme l’a montré la guerre d’août 2008 en Géorgie, cette ambition de créer un espace de sécurité commun à tous les Européens n’est pas facile à atteindre.

Dans un contexte d’incertitude croissante, l’expérience de l’OSCE mérite un examen attentif. Le présent dossier aborde les principales activités que l’OSCE mène dans les Balkans et dans le Caucase du Sud, ainsi que dans le domaine de la maîtrise des armements. Nous évoquerons ici deux points. Premièrement, le lien qui existe entre l’évolution de la sécurité en Eurasie, et l’évolution de l’OSCE elle-même. Deuxièmement, certains des problèmes de sécurité qui naissent hors de l’espace de l’OSCE, vus sous l’angle des difficultés qu’ils présentent pour les États participants.

La démarche de l’OSCE se fonde sur l’Acte final d’Helsinki, qui énonçait que la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales, une saine gestion de l’économie et de l’environnement, et la coopération politico-militaire entre États étaient les piliers essentiels et complémentaires d’un seul et même concept de sécurité.