« L’Obamania » par sa démesure médiatique n’a sans doute, et aussi loin que l’on puisse remonter dans les annales politico-médiatiques, aucun équivalent dans le monde. Ou plutôt si ; il y en a bien un. Corrélatif et proportionnel, on peut le réduire à un autre néologisme « la Bushophobie ». La première s’est nourrie de la seconde, et celle-là a enflé démesurément ces derniers mois dans une tempête médiatique et populaire mondiale, aboutissant à la communion du National Mall, véritable marche expiatoire de huit années de « bushisme ». L’événement a dépassé la simple célébration et confine à l’exorcisme d’un président et d’une Administration honnis.
Libre opinion - Haro sur le baudet
Tout a été dit sur les échecs de l’Administration Bush, et même parfois bien plus que la raison ne le commande, au point — par exemple — de mettre en scène ses liens supposés avec la famille d’Oussama Ben Laden ou encore de nier l’existence des attentats du 11 septembre 2001, foulant aux pieds, par là même, la mémoire des victimes et de leurs familles. Au-delà de ces excès, une impressionnante litanie des errements, des erreurs de jugement, des décisions contestables et des méthodes condamnables de l’Administration Bush, s’égrène depuis de longs mois sur les frontons de tous les médias occidentaux, et mondiaux, qui — par ailleurs — se réjouissent de trouver là l’occasion d’exprimer une irrévérence et une liberté de ton envers le pouvoir, qui est traditionnelle dans les grandes démocraties et beaucoup plus rare sous d’autres cieux. Conspué, vilipendé l’ancien président est littéralement ridiculisé (les vidéos sur les sites de partage du net compilant les bourdes ou grimaces de George W. Bush font florès). De fait, il est toujours aisé de tirer sur une ambulance, a fortiori lorsque celle-ci est vide et proche de la retraite, et le parcours de ces dernières semaines a dû faire songer, à ce président féru de références religieuses, au long chemin de croix d’un supplicié gravissant le Mont Golgotha.
Mais après tout, il n’y a rien de véritablement nouveau ni de spécifiquement américain dans ces lapidations post-électorales : un ancien président de la République française n’est-il pas sorti sous les quolibets de l’Élysée ? Et puis, surtout, ce président ahuri ne récolte-t-il pas tout simplement ce qu’il a semé, lui qui a mené cette politique décrite comme autoritaire et laissant le pays dans un état avancé de délabrement moral, politique, psychologique et économique.
…et solde de tous comptes
Bref, il n’a que ce qu’il mérite et le fils aîné de la dynastie Bush semble déjà prêt à concourir pour (et à remporter) le titre de plus mauvais président de l’histoire des États-Unis. Ce n’est pas si sûr.
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