La conjonction du 60e anniversaire de l’Alliance et de la réintégration de la France dans la structure intégrée a incité l’Iris à consacrer ses conférences stratégiques annuelles aux perspectives dans le domaine de la sécurité pour ces grands acteurs mondiaux que sont la France, l’Europe et l’Otan. Nous vous proposons une synthèse du colloque des 3 et 4 mars 2009.
La France, l'Otan et l'Europe : quelles perspectives de sécurité ?
Après une brève allocution de Jacques Boyon, qui a rappelé la nécessité d’un rapprochement de l’Europe avec les États-Unis et l’Asie, et l’imminente réintégration de la France dans le commandement intégré, le secrétaire d’État Jean-Marie Boeckel a plaidé en faveur du rapprochement de notre pays avec l’Alliance atlantique, car « notre dispositif actuel ne reflète pas notre contribution à l’Alliance ». Selon lui, en faisant cela, la France a la volonté d’accroître la responsabilité des Européens grâce à l’obtention de postes importants. Le secrétaire d’État a toutefois confirmé deux principes gaullistes de première importance : les forces nucléaires françaises restent indépendantes et les armées ne seront pas sous commandement Otan en temps de paix. Pour lever toute ambiguïté, la responsabilité du gouvernement de François Fillon sera engagée devant l’Assemblée.
Limites géographiques et rôle
La première table ronde, consacrée aux limites géographiques et au rôle de l’Otan, fut, peut-être, la plus prestigieuse avec la présence de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, et celle du représentant permanent de Russie dans l’Otan, Dmitry Rogozin. Celui-ci a souligné l’affaiblissement de l’Otan avec l’élargissement aux pays d’Europe de l’Est (qu’il qualifie de pays « sans capacités militaires ») ; lesquels, de surcroît, sont alignés sur la politique américaine, ce qui crée un déséquilibre important dans l’Alliance.
Hubert Védrine, quant à lui, a rappelé son opposition au retour de la France dans le commandement intégré, tout en ajoutant, « puisque ce retour va se produire, allons au bout et accomplissons une réforme de fond » ; comprenons par là la constitution d’un pilier européen dans l’Alliance. Il est à noter qu’Hubert Védrine fut le seul participant du colloque à juger que la défense européenne n’était qu’un « leurre ».
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