L'auteur traite ici d'une institution mal connue de l'islam contemporain, la Ligue islamique mondiale, dont l'activité risque de devenir fort importante dans quelques années.
La Ligue islamique mondiale, une institution tentaculaire
Dans de précédents articles nous avons eu l’occasion d’entretenir les lecteurs de cette revue du premier pilier de la nouvelle internationale musulmane édifié dans les années 1960-1970 avec le soutien financier de l’islam arabo-pétrolier : l’« Organisation de la Conférence islamique » (1).
Celle-ci regroupe les quarante-deux patries musulmanes indépendantes : une institution qui, à nos yeux d’Occidentaux, pourrait passer pour politique, extra-religieuse, si elle ne participait à travers ces filiales à l’entreprise de consolidation et d’extension de l’espace culturel islamique en Afrique et en Asie.
Le second pilier de l’islam contemporain, de caractère aussi ambigu que le premier, est la « Ligue islamique mondiale », moins connu en Occident. Son activité est discrète, mais tentaculaire et efficace — on le verra dans quelques années. La Ligue établit la liaison entre les communautés musulmanes existant à la surface du globe (non entre les États musulmans comme la Conférence islamique). Elle assure la propagation de l’islam principalement dans le Tiers-Monde : une autre approche de l’islam contemporain qui redonne un sens au concept de « nation islamique », d’« Umma ». Mais s’agit-il bien d’une entreprise purement idéologique sans aspect politique ?
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