Politique et diplomatie - Deuxième guerre d'Algérie : deuxième phase
Contrastant avec une relative accalmie prolongée jusqu’à l’automne dernier, l’épouvantable hécatombe qui frappe les Algériens depuis le début de l’année fait monter de plusieurs crans la consternation et le désarroi de leurs amis. Sensibles à l’aspect dramatique de cette évolution, les observateurs ne négligent cependant pas d’en analyser la signification dialectique, car la guerre, semble-t-il, vient d’entrer dans une phase nouvelle. Jusqu’alors, politiques et militaires la menaient sans autre préoccupation que d’anéantir leurs adversaires, qui de leur côté déployaient une activité erratique. Désormais, elle paraît obéir à une stratégie plus élaborée, qui trouve en contrecoup une riposte moins désordonnée de la part de l’islamisme armé.
Une branche de cette stratégie s’inscrit dans une logique économique. Elle n’est certes pas neuve dans son principe, mais elle offre dorénavant beaucoup plus de possibilités. L’autre, de nature politique, est porteuse d’innovations qui, d’ores et déjà, entraînent des changements capitaux dans le caractère même du conflit.
La stratégie politique
Apparemment, la stratégie politique tient en trois mots d’ordre, dont il est clair qu’ils ne peuvent avoir qu’une portée relativement limitée : éradiquer davantage encore, privatiser la violence officielle, récupérer l’électorat islamiste. Sentant le danger devant ce faisceau d’initiatives, les rebelles redoublent de combativité et de cruauté. Il en résulte que la population fait plus que jamais les frais de la guerre. À l’étranger, l’émotion est telle que l’on rompt avec le silence attristé qui était de mise pour souhaiter ouvertement une solution politique.
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