La logistique des matériels d'armement
Le 27e forum de Davos, tenu au début de cette année et qui s’intitulait Building the Network Society, a fait sensation par l’ampleur de ses débats sur la mondialisation de l’économie et en particulier sur « la révolution digitale ». On a fait état du développement foudroyant de l’équipement et des applications informatiques : on compterait dans le monde, en l’an 2000, 500 millions d’ordinateurs, 400 millions d’utilisateurs d’Internet, et un million de sites Web. Il y a là de quoi donner le vertige, mais aussi quelques soucis lorsque l’on proclame que « les vainqueurs seront les sociétés qui auront intégré la dimension digitale dans la stratégie de leur entreprise » et que « l’Europe est en retard ». Cela mérite évidemment réflexion, car l’avenir de nos pays est en cause. Il faut aussi séparer le bon grain de l’ivraie, faire le partage entre le traitement de l’information pertinente et le passe-temps ludique du cybernaute.
L’informatique dans l’entreprise
Le chef d’entreprise responsable connaît un vrai dilemme. Il sait que l’informatique coûte cher, qu’elle nécessite une réorganisation des processus et que toute erreur dans la mise en œuvre peut créer des dysfonctionnements plus ou moins catastrophiques ; mais on lui dit aussi que c’est un puissant levier d’efficacité, de réduction des coûts et des délais et qu’il ne peut s’en passer sans compromettre sa compétitivité. Selon son tempérament et l’acuité de ses problèmes, il s’engagera donc avec précaution sur le chemin du progrès. Il le fera plus volontiers s’il s’agit d’applications internes à l’entreprise qu’on puisse circonscrire facilement. Il hésitera à franchir le Rubicon s’il s’agit d’échanges de données interentreprises et plus encore intersectorielles.
Pourtant, si l’informatique est une discipline relativement jeune, une quarantaine d’années, elle n’en a pas moins droit de cité dans l’entreprise et ses états de services sont remarquables. Le progrès technologique l’a puissamment aidée, quand on est passé des machines électromécaniques à cartes perforées aux ordinateurs à tubes électroniques, puis à transistors, et enfin à la numérisation et à la microélectronique intégrée. Tout a commencé par la gestion, que ce soit pour la comptabilité, les personnels, les fournisseurs et les clients. Puis est venu l’ordinateur scientifique, avec des codes de calcul et des modèles de plus en plus élaborés et des analyses de phénomènes de plus en plus fines et étendues au fur et à mesure que la puissance des machines croissait pour atteindre des niveaux prodigieux. En ce qui concerne la conception et la simulation, ces moyens ont permis des gains énormes de temps et d’argent, mais plus encore ont rendu accessibles des performances hors d’atteinte de la capacité humaine.
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